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Procès du viol du "36": l'accusatrice était "effondrée" raconte une policière

La Canadienne qui accuse de viol deux policiers du 36 Quai des orfèvres était "très choquée", "effondrée" peu après les faits dénoncés, a décrit lundi devant la cour d'assises la première policière à avoir été en contact avec l'accusatrice.

Emily Spanton ne voulait pas s'adresser à des hommes, policiers ou non, une fois descendue des bureaux de la BRI (Brigade de recherche et d'intervention), où elle dit avoir été violée par deux policiers, autour de 01H00 du matin, dans la nuit du 22 au 23 avril 2014. Elle s'est en revanche confiée à la fonctionnaire de police Alexandra H., arrivée sur les lieux à 02H45.

"J'étais la seule femme ce soir là", a raconté cette femme, qui travaillait au moment des faits au dépôt de Paris. Elle a expliqué qu'Emily Spanton était "très choquée". Elle était tour à tour "apathique" et "effondrée". "A certains moments, elle ne pouvait plus parler parce qu'elle était en larme". Elle "tremblait".

Emily Spanton lui a raconté en anglais avoir suivi un policier, rencontré dans un pub, qui travaillait au "36", pour visiter ce lieu mythique, l'ancien siège de la police judiciaire. "Elle était consentante pour suivre" cet homme au "36", mais "pas pour des rapports sexuels", a déclaré Alexandra H.

"En français, en anglais, elle disait qu'elle avait été violée. C'était très clair", a ajouté la fonctionnaire. Elle parlait alors de trois ou quatre hommes. "Elle répétait en boucle : + What's the fuck? Comment des choses pareilles peuvent arriver avec des policiers dans un commissariat ?+".

Les accusés, qui encourent 20 ans de réclusion criminelle, nient le viol et accusent la Canadienne de mentir.

"Malgré son taux d'alcoolémie, elle est restée constante du début à la fin", de 02H45 au matin, a répété la policière. Emily Spanton était "fortement alcoolisée" et "avec une collègue, on s'est dit que nous avec cette dose d'alcool on ne serait pas là debout en train de parler", a expliqué Alexandra H.

Emily Spanton a par contre dit à la fonctionnaire qu'elle était "policière aussi". Quand Alexandra H. lui a demandé sa carte professionnelle, elle a affirmé qu'elle était à son hôtel. Or la Canadienne, qui a répété ce mensonge plusieurs fois, n'était pas policière.

Alexandra H. se souvient des policiers mis en cause qui, eux, "n'avaient pas l'air du tout stressé". Elle a été "surprise" qu'ils ne viennent pas au commissariat avec l'accusatrice puis "choquée" qu'ils puissent rentrer chez eux, sans faire ne serait-ce qu'un test d'alcoolémie.

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