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Procès Reiser: la douleur des proches de Sophie Le Tan à la barre

"Je veux m'arrêter, j'ai trop mal": les proches de Sophie Le Tan ont livré mercredi des témoignages poignants pour dire leur douleur depuis la mort de la jeune étudiante dont l'assassin présumé, Jean-Marc Reiser, comparaît devant les assises du Bas-Rhin.

"J'aimais beaucoup ma fille, je voudrais la reprendre, mais comment ? Je voudrais qu'elle revienne, mais comment ?", a lancé d'une voix étouffée Thi Huong Le Tan, 50 ans, la mère de Sophie, dont les propos en vietnamien étaient traduits par une interprète.

Marquant plusieurs pauses, les phrases entrecoupées de sanglots, Mme Le Tan a évoqué le souvenir de sa fille, "personne principale de la famille" mais qui "maintenant n'est plus là".

"Je n'ai plus d'avenir, comme la famille", a poursuivi Mme Le Tan, qui se souvient que, pour les 20 ans de Sophie, "on voulait un grand anniversaire", alors que sa fille a disparu le 7 septembre 2018, précisément le jour où elle devait souffler ses 20 bougies.

Au bout de plusieurs minutes à lutter contre sa douleur, la quinquagénaire finit par lâcher prise: "J'ai trop mal, je veux arrêter".

L'un des avocats de la défense, Me Francis Metzger, se lève alors: "Madame, nous nous inclinons devant votre douleur". Dans le même temps, visage baissé dans son box, Jean-Marc Reiser baisse son masque et s'essuie les yeux.

Également très émus, pudiques dans l'expression de leur souffrance, le frère aîné de Sophie, Philippe, 24 ans, et sa sœur Sylvie, 21 ans, avaient aussi évoqué auparavant la mémoire de Sophie et le "rôle-clé" qu'elle occupait au sein de la famille Le Tan, qui vit à Cernay (Haut-Rhin).

Depuis sa mort, "c'est un vrai calvaire pour avancer", confie l'aîné. "Sophie était quelqu'un de génial, elle apportait beaucoup de bien à son entourage", a poursuivi Sylvie.

Depuis sa mort, "c'est plus pareil, ça a vraiment changé, il n'y a plus de joie, pas de moyen d'être heureux", souffle la petite sœur de Sophie.

Étudiante, Sophie Le Tan a disparu après être allée visiter un appartement au nord de Strasbourg. Les enquêteurs sont rapidement parvenus à remonter jusqu'à l'auteur de l'annonce de location, Jean-Marc Reiser.

Il a fini par avouer début 2021 avoir tué et démembré Sophie, dont le squelette incomplet a été découvert en forêt, mais nie avoir prémédité son acte et lui avoir tendu un piège.

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