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Propos homophobes d'un policier à Paris: l'IGPN saisie, enquête pénale ouverte

L'Inspection générale de la police nationale (IGPN) a été saisie d'une enquête administrative mais aussi pénale après des propos homophobes tenus par un policier lors d'un contrôle à Paris, a appris l'AFP vendredi.

Le préfet de police de Paris, Didier Lallement, a annoncé tôt vendredi matin qu'il allait saisir l'IGPN, la police des polices, concernant ce contrôle.

Jeudi "une vidéo a été relayée sur les réseaux sociaux montrant le contrôle d'un individu à Paris 18e. Le préfet de Police va saisir l'IGPN suite aux propos homophobes tenus par l'un des policiers intervenant", a écrit la préfecture de police de Paris dans un tweet.

La vidéo montre deux policiers interpellant un homme noir. L'un d'eux répète à plusieurs reprises des propos homophobes: "ferme ta gueule, je t'encule, t'es pas un homme, t'es un petit pédé".

Le contrôle, selon une source policière, date du 22 février. Il s'est déroulé peu après 22H00 dans le quartier de la "Chapelle internationale" dans le 18e arrondissement de Paris. Les policiers appelés pour tapage se sont retrouvés en présence d'une quinzaine de personnes dont l'attitude était "hostile", qui tournaient un clip sauvage en dépit du couvre-feu, a-t-on poursuivi de même source.

La même source a ajouté que la personne contrôlée, visible sur la vidéo, avait pris la fuite avant d'être rattrapée.

Interrogée en fin de journée par l'AFP, la préfecture de police de Paris a confirmé que M. Lallement avait saisi l'IGPN concernant les propos homophobes d'un des policiers. Sollicité par l'AFP, le parquet de Paris a affirmé de son côté avoir ouvert vendredi une enquête du chef d'injure publique à caractère homophobe, confiée à l'IGPN.

"Toute la lumière doit être faite et si des gens ont sali l'uniforme de la République, ils n'ont pas à être policiers", a réagi vendredi le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, qui était en déplacement dans les Bouches-du-Rhône.

Dans un tweet jeudi soir, Johan Cavirot, président de Flag, association des policiers LGBT, a annoncé avoir fait un signalement sur la plateforme de l'IGPN. Les associations Mousse et Stop homophobie ont annoncé de leur côté vendredi un dépôt de plainte.

"Ce contrôle de police a lieu dans un contexte intersectionnel, où plusieurs facteurs de discrimination s'entremêlent. Le policier s'est cru autorisé à employer des insultes homophobes pour rabaisser le jeune qui est interpellé. Ici aussi, racisme et homophobie sont inextricablement liés", a fait valoir Me Étienne Deshoulières, avocat des associations, sur le site de Stop Homophobie.

Cette dernière association a indiqué "rechercher la victime dans la vidéo qui essuyait les propos homophobes du policier."

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