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Protestantisme: la bénédiction des mariages homosexuels autorisée en Alsace-Moselle

L'Union des églises protestantes d'Alsace et de Lorraine (UEPAL) a rendu possible samedi la bénédiction des mariages homosexuels, jusqu'alors non autorisée, dans le Bas-Rhin, le Haut-Rhin et la Moselle.

Réunie en assemblée samedi à Strasbourg, l'UEPAL a adopté par 36 voix pour et 13 voix contre un texte qui permet aux pasteurs, en accord avec les paroissiens, de bénir des couples homosexuels.

"Nous avons décidé de donner cette possibilité à condition qu'il y ait accord du conseil presbytéral et du pasteur. Cela veut dire qu'il y aura des endroits où cela se fera et d'autres où cela ne se fera pas", a expliqué à l'AFP Christian Albecker, le président du Conseil de l'UEPAL.

La question de la bénédiction des couples mariés de même sexe avait déjà été abordée en 2014 par l'UEPAL mais n'avait finalement pas été tranchée du fait d'avis trop divergents.

L'"église soeur" de l'UEPAL dans le reste de la France, l'Eglise protestante unie de France (EPUdF), principale Eglise protestante en France, avait donné son feu vert dès 2015 à la possibilité de bénir des couples gays ou lesbiens, laissant également libres ses pasteurs de procéder ou non à ces bénédictions, ce qui était une quasi-première dans le paysage religieux français à l'époque et avait alors suscité des remous dans le protestantisme français.

L'UEPAL rappelle que, dans le protestantisme, le mariage n'est pas un sacrement, mais "un contrat humain et social" passé à la mairie, qui ensuite peut recevoir une bénédiction de "ce projet de vie" par un pasteur.

"C'est une caractéristique du protestantisme d'être ouvert à des situations nouvelles et de se confronter aux questions que la société met en avant", a souligné Christian Albecker.

Annexés par l'Allemagne en 1870, le Bas-Rhin, le Haut-Rhin et la Moselle n'ont pas été concernés par la loi de séparation entre l'Eglise et l'Etat de 1905. Les pasteurs (des églises luthériennes et réformées), prêtres et rabbins dans ces trois départements sont encore actuellement rémunérés par l'Etat et la culture religieuse est enseignée dans les écoles.

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