Accueil Actu

Quel est l'objectif de Poutine en Ukraine?

Nicolas Gosset, chercheur à l’Institut royal supérieur de la défense, était l'invité du RTL INFO 19H ce vendredi pour analyser différents aspects de la guerre en Ukraine.

Salima Belabbas: L'objectif de Vladimir Poutine apparait clair, renverser le régime du président Zelensky?

Nicolas Gosset: En tout cas, l'étau se resserre sur Kiev et vu le dispositif militaire qui se met en place, avec la proximité des forces russes qui semblent descendre vers la capitale… quand on entend le discours du président russe, il est difficile de ne pas imaginer que l'objectif final soit effectivement la tête de l'Etat ukrainien.

Salima Belabbas: Et donc prendre le contrôle de l'Ukraine?

Nicolas Gosset: Ça nécessiterait une réponse très nuancée parce qu'on voit par exemple que les opérations au sol ne concernent pas la grande partie ouest du pays, qui connait des bombardements mais pas de présence de l'armée russe. On voit que les mouvements militaires sont surtout dans l'est et autour de Kiev. Ce qui tend à supposer que la stratégie russe est de prendre un contrôle territorial essentiellement de la moitié est du pays, et de contrôler ce qui se passe à Kiev.

Salima Belabbas: Quand on entend les mots utiliser. Quand on voit ce qui se passe aussi sur le terrain, est-ce que la voie diplomatique a encore des chances d'aboutir?

Nicolas Gosset: C'est en deux temps. Le président Poutine a appelé l'armée ukrainienne à se soulever et à prendre le pouvoir. Dans le même temps, il y a des discussions qui se développent autour de la possibilité d'une rencontre Zelensky (ndlr: le président ukrainien) et Poutine dans un cadre qui n'est pas encore déterminé. Le président russe, qui refusait de rencontrer son homologue ukrainien, semble aujourd'hui un peu moins catégorique. Mais alors dans l'optique de négocier ce qu'il appelle la neutralisation et la démilitarisation de l'Ukraine. Donc il faut bien comprendre sous la contrainte de la force. Donc ce serait une sorte de capitulation contrainte mais négociée.

À lire aussi

Sélectionné pour vous