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Rassemblement à Poitiers en mémoire de Sarah, tuée par son ex-compagnon

Une centaine de personnes se sont rassemblées dimanche à Poitiers pour honorer la mémoire de Sarah V., une mère de famille tuée d'un coup de fusil dans la nuit de mardi à mercredi à son domicile le jour de ses 30 ans.

Son ex-compagnon, père de son troisième enfant, a reconnu le tir mais non son intentionnalité. L'homme de 38 ans a été mis en examen vendredi pour assassinat et placé en détention provisoire.

Sur le parvis d'un centre commercial du quartier populaire des Couronneries, des membres de la famille, des hommes politiques dont le maire de Poitiers, Alain Claeys (PS), et d'autres personnes ont répondu sous un temps maussade à l'appel de différents collectifs de défense des femmes.

Certaines brandissaient des pancartes comme "Stop au féminicide" ou "Nous sommes le cri de celles qui n'ont plus de voix", a constaté l'AFP.

"Ce n'est malheureusement pas la première fois qu'on voit ça dans la région, déplore Mad Joubert, membre du collectif du 8 Mars. Déjà l'an passé, mais à chaque fois, on parle de +drame conjugal+. Ce n'est pas possible. Ce n'est pas parce qu'une femme quitte son compagnon qu'elle doit être tuée."

Ce rassemblement intervient deux jours avant le "Grenelle des violences conjugales" dont les associations féministes n'attendent pas grand chose.

"C'est avant tout une question de budget, et il a déjà été arrêté avant que les discussions commencent", dénonce Sophie Le Mô, du même collectif. Ce n'est qu'un coup de com, d'ailleurs les associations féministes n'ont même pas été invitées".

"On connaît les mesures à mettre en oeuvre, il faut juste une volonté politique", s'insurge Valérie Soumaille du collectif du 8 Mars, avant d'égrener les dispositifs souhaités: une meilleure prise en compte des plaintes, des mesures d'éloignement des conjoints violents...

"Ce rassemblement, ce n'est pas que l'histoire de Sarah et de son ex, poursuit-elle. C'est la question de la prise en charge de tels cas. Sarah, c'est une victime parmi 99 autres", selon un décompte du collectif militant "Féminicides par compagnon ou ex".

Sarah V. avait déposé trois plaintes contre son ex-compagnon mais elles "n'ont servi à rien", ont déclaré Nathalie et Karine, des proches de la victime.

"C'était +anticipable+ mais rien n'a été fait, ont-elle dénoncé. Il faut qu'il arrive un meurtre pour que les choses bougent".

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