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RDC : les autorités refusent de laisser rentrer l'opposant Katumbi

(Belga) Les autorités congolaises ont officiellement fait savoir mercredi à l'opposant en exil Moïse Katumbi qu'elles refusaient son retour, annoncé par ce dernier pour vendredi afin de déposer sa candidature à la présidentielle en République démocratique du Congo avant la date-butoir du 8 août.

L'ex-gouverneur du Katanga, allié puis rival du président Joseph Kabila, devait rentrer dans son ex-fief de Lubumbashi (sud-est) par jet privé en provenance de Johannesburg, mais le maire de Lubumbashi Ghislain Robert Lubara a opposé une fin de non recevoir à la demande des partisans de M. Katumbi. Jeudi après-midi, les autorités ont fait savoir aux partisans de M. Katumbi qu'elles s'opposaient à ce retour, via le maire de la ville, une autorité nommée par le chef de l'Etat en RDC. "Je suis au regret de porter à votre connaissance que je ne saurais accéder à votre demande", a répondu le maire Ghislain Robert Lubara dans une lettre. Il invoque deux raisons: "non-autorisation de survol de l'espace aérien et d'atterrissage" à l'aéroport de Lubumbashi et "dossier judiciaire en cours" qui concerne M. Katumbi. "Lubumbashi est une ville de paix et aimerait consolider cet acquis", ajoute le maire. Avant cette lettre officielle, M. Katumbi a répété à l'AFP son intention de prendre l'avion vendredi matin - quitte à se replier sur la Zambie s'il ne pouvait pas atterrir. Ses proches ont rencontré à Kinshasa la cheffe de la Mission des Nations unies au Congo (Monusco) pour la "sensibiliser" sur "les risques sécuritaires qui entourent le processus des élections dans la perspective du retour de Moïse Katumbi". "Cette rencontre entre dans le cadre des bons offices de la Monusco (...) la Monusco n'a pas pour mission d'assurer la protection des personnalités", s'est contentée de commenter la Monusco, dont l'actuel mandat a fait de la réussite des élections prévues le 23 décembre 2018 une priorité absolue. Ex-proche du président Kabila passé à l'opposition en 2015, M. Katumbi a quitté la RDC en mai 2016 pour raisons médicales et n'est pas rentré depuis. En son absence, il a été condamné à trois ans de prison dans une affaire de spoliation immobilière pour laquelle il a fait appel. Il est également poursuivi pour recrutement de mercenaires (procès renvoyé au 10 octobre). (Belga)

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