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Rebondissement dans le meurtre d'une joggeuse près de Toulouse: non-lieu requis

Le parquet général a requis jeudi un non-lieu devant la chambre de l'instruction contre Laurent Dejean écroué depuis février 2014 pour le meurtre d'une joggeuse, Patricia Bouchon, en 2011 à Bouloc, près de Toulouse, a-t-on appris auprès de la défense.

Dans son réquisitoire, l'avocat général Pierre Bernard est allé à l'encontre du juge d'instruction qui avait renvoyé le principal suspect aux assises et a estimé qu'il n'y avait pas dans le dossier de 50.000 pages les éléments nécessaires pour un renvoi devant la cour, a expliqué à l'AFP Me Guy Debuisson.

"C'est une conclusion logique. L'avocat général a fini par s'associer à notre thèse, notamment avec deux éléments disculpants, l'absence d'ADN et la voiture" vue sur les lieux qui n'était pas la sienne, a ajouté Me Debuisson, rappelant que le parquet s'était auparavant toujours opposé aux demandes de remise en liberté.

L'arrêt de la chambre d'instruction a été mis en délibéré au 15 février.

Dans cette affaire, Laurent Dejean avait été gardé à vue à deux reprises avant d'être finalement interpellé le 9 février 2014 puis mis en examen pour "homicide volontaire" et écroué.

Le 14 février 2011, Patricia Bouchon, 49 ans, secrétaire dans un cabinet d'avocats toulousains et mère de famille, était partie vers 04H30 faire son jogging autour de Bouloc, à 25 km au nord de Toulouse.

Son corps avait été retrouvé un mois et demi après, vertèbres et crâne enfoncés, un gant en latex enfoncé dans la gorge. Son meurtrier avait aussi essayé de l'étrangler mais aucun abus sexuel n'avait pu être mis en évidence.

Lors de sa mise en examen, le suspect avait été présenté comme "psychotique", ayant déjà subi des hospitalisations d'office et des "traitements très lourds. Il était aussi adepte des "paradis artificiels, alcool et toxiques divers", selon le parquet.

Cet ancien plaquiste avait demandé un arrêt de travail, dix jours après le meurtre, pour suivre des soins psychiatriques, et n'avait pas repris son emploi.

Selon la défense, l'enquête n'a depuis pas permis de rattacher M. Dejean au crime avec deux éléments principaux: "L'ADN retrouvé sur la victime est celui d'un homme mais pas le sien et la voiture aperçue sur les lieux était une Clio grise alors que la sienne était blanche".

En outre, M. Dejean "n'a jamais été reconnu par celui qui avait permis à la police de faire le portrait-robot" en 2013 et "les témoins auditifs de la scène n'ont pas reconnu sa voix", a encore fait remarquer Me Pierre Debuisson.

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