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Réfugiés yazidis: enquête du parquet de Montauban après des menaces de mort contre un maire

Le parquet du Tarn-et-Garonne a ouvert une enquête après des menaces de mort à l'encontre du maire de Septfonds, qui a accueilli sur sa commune plusieurs familles de réfugiés yazidis, une minorité irakienne persécutée par le groupe Etat islamique (EI), a-t-on appris samedi.

"L'enquête, ouverte la semaine dernière, a été confiée à la gendarmerie", a indiqué le parquet à l'AFP.

Le 8 août, 31 femmes yazidies et leurs enfants avaient atterri à Toulouse dans le cadre d'un programme d'accueil répondant à "l’engagement" pris par Emmanuel Macron auprès de Nadia Murad, prix Nobel de la paix 2018, d'accueillir en France 100 familles yazidies victimes des crimes commis par l'EI, selon le ministère Affaires étrangères.

Ces familles ont été prises en charge dans plusieurs communes de Haute-Vienne et du Tarn-et-Garonne, notamment celle de Septfonds.

Réagissant à un article de La Dépêche du Midi publié sur les réseaux sociaux et relatant l'accueil d'une dizaine de familles yazidies à la salle des fêtes de Septfonds, un internaute a commenté: "Je propose d'aller à la mairie de Septfonds aujourd'hui pendant la +manifestation de bienvenue+ et de les foutre dehors… Puis pourquoi ne pas brûler le maire au passage".

Selon le quotidien, qui publie une capture d'écran du commentaire, celui-ci a par la suite été effacé.

"L'enquête n'a pas encore permis d'identifier l'auteur du commentaire", a souligné le parquet.

Jacques Tabarly, maire du village de 2.240 habitants depuis 19 ans, a indiqué à l'AFP avoir porté plainte, mais assure qu'aucune menace ne pourra ébranler sa "détermination à aller jusqu'au bout" de son engagement à accueillir ces familles.

Et dans la commune, l'accueil de la population a été aussi "très positif", selon lui.

"On est parfois bousculés, ça ne fait pas plaisir, (...) mais c'est que ce n'est rien par rapport à toutes les exactions que ces personnes ont subies" dans leur pays, a confié le maire.

En août 2014, l'EI s'était livré selon l'ONU à un potentiel génocide contre la minorité kurdophone adepte d'une religion monothéiste ésotérique. En quelques jours, les jihadistes du "califat" autoproclamé avaient tué des centaines d'hommes de la communauté, enrôlé de force des enfants-soldats et réduit des milliers de femmes à l'esclavage sexuel.

Depuis décembre 2018, 75 familles yazidies ont été accueillies en France.

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