Accueil Actu

Retour de Bemba prévu mercredi en RDC, ses proches négocient avec le gouvernement

L'ex-chef de guerre congolais Jean-Pierre Bemba est attendu mercredi matin à Kinshasa où ses proches et le ministre de l'Intérieur négociaient toujours mardi soir les modalités de son retour en République démocratique du Congo après onze ans d'absence.

Bain de foule pour une démonstration de force de grande ampleur ou traversée rapide de Kinshasa? Quel lieu de résidence? Des partisans de Jean-Pierre Bemba négociaient encore avec le ministre Henri Mova -un proche du président Joseph Kabila- à 21h00 GMT quelques heures avant le départ prévu du jet privé depuis la Belgique.

C'est en tous cas ce qu'indiquent à l'AFP l'entourage du ministre et de l'ex-vice-président congolais récemment acquitté de crime contre l'humanité par la Cour pénale internationale (CPI) qui le poursuit dans une affaire annexe de subornation de témoins.

"Nous avons l'autorisation d'atterrir, de ce côté-là il n'y a pas de problème", a déclaré à la mi-journée à la presse la député Eve Bazaiba en sortant d'une réunion avec le chef de la police de Kinshasa et le chef de la région militaire de la capitale.

"Mais il y a quand même des points importants où nous n'avons pas trouvé de consensus", avait-elle ajouté.

"Selon les informations dont même les services disposent, il y aura un grand engouement. Nous devons convenir de la manière dont nous allons gérer la masse ensemble", a-t-elle détaillé.

Il y aurait aussi un désaccord sur le lieu de résidence à Kinshasa de Jean-Pierre Bemba, selon un autre parlementaire de son Mouvement de libération du Congo (MLC).

M. Bemba souhaite se rendre dans une résidence familiale qui se trouve dans une avenue huppée de la commune résidentielle de la Gombe, entre les ambassades de Turquie et du Canada.

Les autorités ne souhaitent pas que M. Bemba loge dans cette résidence qui se trouve entre le siège du parti présidentiel PPRD et la propre résidence du chef de l’État Joseph Kabila, selon cette même source.

M. Bemba a annoncé au journal belge Le Soir son intention de déposer dès "jeudi" sa candidature à l'élection présidentielle prévue le 23 décembre. Date-limite du dépôt des candidatures: le 8 août.

Un autre opposant en exil de fait, Moïse Katumbi, a fait dire à la presse par ses proches qu'il déposerait son dossier de candidature le 4 août devant la commission électorale à Kinshasa, après avoir annoncé son retour le vendredi 3 à Lubumbashi.

Ces effets d'annonce ont fait ricaner une très haute source sécuritaire: "Il a adressé (sa demande d'atterrissage en jet privé) aux médias".

M. Katumbi risque d'être arrêté s'il revient en RDC.

Ex-proche du président Kabila passé à l'opposition en 2015, il a été condamné à trois ans de prison dans une affaire de spoliation immobilière.

Il est également poursuivi pour recrutement de mercenaires. Le procès a été renvoyé dans ce dossier au 10 octobre.

"Des farces judiciaires", a déclaré la semaine dernière son avocat parisien Eric Dupond-Moretti: "Rien n'interdit qu'il rentre en RDC (...) S'il y a arrestation, elle sera purement arbitraire".

À lire aussi

Sélectionné pour vous