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Révocation de l'autonomie du Cachemire: le Pakistan se prépare à des manifestations

Le Pakistan se préparait mardi à des manifestations, au lendemain de la révocation par l'Inde de l'autonomie constitutionnelle de la partie du Cachemire qu'elle contrôle et que le Pakistan revendique.

Les manifestations devraient démarrer en début d'après-midi à Muzaffarabad, la plus grande ville du Cachemire pakistanais. Des rassemblements sont aussi attendus à Lahore (Est), Karachi (Sud) et dans la capitale Islamabad.

Les parlementaires pakistanais ont également entamé une session conjointe pour discuter d'une réponse possible à la décision de New Delhi. Une réunion des principaux chefs militaires du pays était aussi prévue à Rawalpindi, ville garnison contiguë à Islamabad où l'armée a son quartier général.

Le gouvernement indien a annoncé lundi la révocation de l'autonomie constitutionnelle du Cachemire, une décision explosive qui vise à placer sous une tutelle plus directe de New Delhi cette région rebelle revendiquée par le Pakistan.

L'État du Jammu-et-Cachemire (Nord) bénéficiait jusqu'alors d'un statut spécial garanti par la Constitution indienne qui permettait à cette région de légiférer sur tous les sujets à l'exception de la défense, des Affaires étrangères et des communications.

Le Pakistan, qui revendique le Jammu-et-Cachemire depuis la partition avec l'Inde en 1947, au terme de la colonisation britannique, a qualifié cette décision d'"illégale".

Cette mesure devrait exacerber la rébellion sanglante au Cachemire sous contrôle indien, qui a coûté la vie à plus de 70.000 personnes, principalement des civils, depuis 1989.

Elle devrait aussi renforcer l'animosité avec le Pakistan, qui comme l'Inde dispose de l'arme nucléaire et revendique l'autre moitié du Cachemire. Les deux voisins se sont déjà livré deux guerres pour ce territoire montagneux majoritairement peuplé de musulmans.

En prévision de possibles troubles, les autorités indiennes avaient déployé ces dix derniers jours plus de 80.000 paramilitaires supplémentaires dans cette zone déjà hautement militarisée.

Elles ont aussi coupé les télécommunications, interdit les rassemblements publics et arrêté trois hauts responsables politiques du Cachemire indien pour éviter qu'ils ne "troublent la paix".

Alors que le Cachemire restait coupé du monde mardi, et qu'il était impossible de connaître la réaction de la population, les réseaux sociaux pakistanais étaient en ébullition sur le sujet.

Le quotidien pakistanais en langue anglaise, Dawn, a titré mardi en Une: "New Delhi cesse de faire semblant et vole le statut spécial du Cachemire".

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