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Roland-Garros: Serena-Sharapova, les meilleures ennemies

Entre Serena Williams et Maria Sharapova, dont Roland-Garros scelle les retrouvailles lundi en huitièmes de finale, c'est l'histoire d'une concurrence en trompe-l'œil tant l'Américaine domine, mais surtout d'une rivalité exacerbée par l'inimitié qu'entretiennent les deux stars du tennis féminin.

Serena Williams est, sans contestation possible, la reine de la petite balle jaune. Son équipementier, qui est aussi celui de la Russe, ne s'y est pas trompé en placardant son portrait, partout dans Paris, avec le slogan "The Queen is back".

Sportivement, l'Américaine surpasse en tout la longiligne blonde de 31 ans (1,88 m), dont la plastique lui assure des succès aussi sur le terrain du glamour. Il n'y a qu'à regarder leur palmarès respectif. Serena, c'est 23 trophées majeurs dont trois à Paris, à une longueur seulement du record absolu de l'Australienne Margaret Court.

De l'autre côté du filet, Sharapova a conquis - seulement - cinq titres du Grand Chelem, ce qui est déjà exceptionnel puisqu'elle a, performance rare, gagné chacun des quatre "Majors", dont deux fois Roland-Garros.

Le bilan de leurs confrontations est encore plus parlant: 19-2 en faveur de l'Américaine. "Les chiffres ne mentent pas", a d'ailleurs admis la Russe.

Pour retrouver la trace d'une victoire de la "Tsarine" sur la cadette des sœurs Williams, 36 ans, il faut remonter au... 15 novembre 2004.

Au Staples Center de Los Angeles, la toute jeune Sibérienne, 17 ans, s'était imposée en trois sets (4-6, 6-2, 6-4), quelques mois après avoir soulevé son premier titre majeur, tout en privant sa rivale d'un troisième sacre consécutif à Wimbledon.

- 18 succès d'affilée pour Serena -

Depuis? Dix-huit victoires consécutives de l'Américaine, qui n'a plus laissé que trois sets à sa rivale. "J'aime sa façon de frapper dans la balle", avait affirmé Williams pour expliquer cette exceptionnelle série, après leur dernier duel qui remonte à 2016, en quarts de finale de l'Open d'Australie (6-1, 6-4).

"Je pense que beaucoup d'éléments dans son jeu sont meilleurs que les miens", a reconnu samedi Sharapova, qui s'était penchée sur sa rivalité avec Serena Williams, dans son ouvrage "Inarrêtable" ("Unstoppable"), sorti après son retour de suspension pour dopage.

"Serena et moi devrions être amies: nous avons la même passion. Mais nous ne le sommes pas", avait-elle écrit, en estimant que la supposée "haine" de l'Américaine à son égard daterait de sa victoire à Londres.

"Je crois que Serena me déteste pour être la gamine maigre qui l'a battue, contre toute attente, à Wimbledon. Mais plus que tout, je crois qu'elle me hait parce que je l'ai entendue pleurer."

"C'était une finale de Wimbledon. Il aurait été plus choquant que je ne pleure pas", a répondu Williams, samedi en conférence de presse, non sans critiquer le contenu de l'ouvrage. "100% du livre est basé sur des ouï-dire, d'après tout ce que j'ai pu lire, les déclarations et autres trucs, ce qui est un peu décevant."

- Sharapova favorite, vraiment? -

Ce n'est pas la première fois que les anciennes N.1 mondiales se lancent des piques par presse interposée.

En juillet 2013, à Wimbledon, Sharapova s'était permise des allusions sur la vie privée de Serena Williams, après que celle-ci avait critiqué sa relation d'alors avec le joueur bulgare Grigor Dimitrov, sans nommer les intéressés. "Si elle veut sortir avec ce type au cœur de pierre, qu'elle continue", avait dit Williams.

"Si elle veut parler de quelque chose de personnel, elle peut peut-être parler de sa relation avec un homme marié qui est en train de divorcer et qui a des enfants", avait rétorqué Sharapova, faisant allusion sans le nommer non plus au Français Patrick Mouratoglou, l'entraîneur de Williams, mariée aujourd'hui au cofondateur du réseau social Reddit, Alexis Ohanian.

Les deux joueuses arriveront-elles à s'apprécier un jour? "Qui sait? Quand tout cela sera du passé, peut-être que nous deviendrons amies", suggère dans son livre Sharapova, qui aura le statut de favorite lundi. C'est Serena Williams qui le dit.

"Cela fait un an qu'elle rejoue. Moi je recommence tout juste", a estimé l'intéressée, qui dispute son premier tournoi majeur après avoir donné naissance à une petite fille, en septembre. "J'essaie seulement de trouver mes marques et de voir où j'en suis et jusqu'où je peux aller", a-t-elle ajouté. On n'est pas obligé d'y croire.

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