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Roland-Garros: "Shapo", l'artiste

A 19 ans à peine, Denis Shapovalov a déjà accroché à son tableau de chasse Rafael Nadal, son modèle, et Juan Martin Del Potro. Le Canadien est l'une des attractions du circuit avant de faire ses premiers pas à Roland-Garros mardi.

Les aces ont fusé mardi dernier sur le court N.1 où le tout nouveau membre du top 25 mondial s'entraînait avec Richard Gasquet. "Elle est bonne celle-ci ?", a demandé à plusieurs reprises l'ancien enfant prodige du tennis français, surpris par les trajectoires de la balle.

Le service anguleux de Shapovalov -"Shapo" pour les intimes- à la manière d'un Pete Sampras, la patte de gaucher en plus, n'est pas son unique atout.

Prenez aussi la combativité de Lleyton Hewitt (et la casquette à l'envers pour retenir ses cheveux blonds, à ses débuts), le revers à une main tranchant de Stan Wawrinka, un coup droit de puncheur et vous obtiendrez la palette complète d'un joueur pourtant encore perfectible.

Certes, il n'a pas encore gagné de tournoi du Grand Chelem comme Nadal l'avait déjà fait au même âge, mais son ascension fulgurante au classement n'est pas passée inaperçue. L'ATP lui a même remis le trophée de la meilleure progression en 2017 pour avoir fait un bond de la 250e à la 51e place mondiale.

Récemment, le blond virevoltant a même délogé son compatriote Milos Raonic, finaliste de Wimbledon en 2016, du fauteuil de N.1 canadien à l'issue d'une préparation sur terre battue prometteuse.

Alors qu'il n'avait jamais gagné de match sur cette surface, Shapovalov s'est hissé en demi-finale du Masters 1000 de Madrid puis en huitième de finale de celui de Rome où Nadal, un exemple pour lui, l'avait renvoyé à ses études (6-4, 6-1).

"Il n'a pas besoin de mes conseils. Il est bon partout. Il a juste besoin d'un peu de temps, peut-être même pas beaucoup. Il est prêt", avait alors commenté le Majorquin.

"Le premier set a été incroyable. C'était très fatigant. Après, je me suis un peu laissé aller. Or, contre un tel joueur, tu te dois d'être présent à chaque point", a expliqué à l'AFP le jeune loup qui avait surpris neuf mois plus tôt le décuple lauréat de Roland-Garros, à Montréal en huitièmes de finale.

- "Faire des dégâts à Paris" -

Il se sent "capable" de le battre encore. Ça tombe bien puisque Nadal est placé sur sa trajectoire à Paris (huitièmes de finale).

Avant de le vaincre au Québec, Shapovalov s'était auparavant offert le scalp d'un ancien champion de l'US Open, Del Potro. Seul l'Allemand Alexander Zverev avait réussi à le faire céder en demi-finales. Il était devenu à 18 ans le plus jeune joueur du dernier carré d'un Masters 1000 depuis 1990.

Le natif de Tel-Aviv, entraîné depuis qu'il a cinq ans par sa mère, qui gère une académie à Vaughan, en Ontario, a poursuivi sa percée à l'US Open.

Après s'être extirpé des qualifications, il avait atteint les huitièmes de finale, en écartant sur sa route Jo-Wilfried Tsonga et deux représentants de la nouvelle vague, le Russe Daniil Medvedev et le Britannique Kyle Edmund.

Sa progression rapide a poussé Martin Laurendeau à quitter le capitanat de la sélection canadienne de Coupe Davis pour s'occuper de lui à plein temps, aux côtés de sa mère Tessa Shapovalova.

Si la terre battue reste sa surface "la moins bonne", le lauréat de Wimbledon juniors (2016) pense avoir réussi à l'apprivoiser.

Il espère bien "faire des dégâts à Paris". L'Australien John Millman (59e), son adversaire au premier tour, est prévenu.

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