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Rugby à XIII: Folau va rejouer en France et a promis de se taire

Licencié par la fédération australienne à XV pour des déclarations homophobes, Israel Folau semblait perdu pour le rugby mais il a su rebondir et foulera samedi un terrain de rugby à XIII avec le maillot des Dragons Catalans, après 10 mois d'arrêt.

"C'est un nouveau départ pour moi", assure Folau, 30 ans, vendredi dans un (rare) entretien au journal L'Indépendant, confiant avoir pensé "à arrêter (sa) carrière et à faire autre chose".

A Perpignan, il échappe à la tempête médiatique qu'il a déclenchée en Australie, où il était une star de l'équipe nationale de rugby à XV (37 essais en 73 sélections) et des Waratahs en Super Rugby.

Fervent chrétien évangélique, il n'avait pas hésité à écrire en avril 2019 sur son compte Instagram: "Ivrognes, homosexuels, adultères, menteurs, fornicateurs, voleurs, athées, idolâtres, l'Enfer vous attend. Repentez-vous! Seul Jésus peut vous sauver". Des propos qui avaient entraîné son licenciement en mai 2019, quelques mois avant la Coupe du monde.

Considéré comme l'un des meilleurs arrières du monde, Folau n'est jamais revenu sur ses déclarations, invoquant la liberté d'exprimer ses convictions.

Mais "il nous a donné toutes les garanties de tenue exemplaire", assure le président des Dragons Catalans, Bernard Guasch, qui a réussi un joli coup avec la signature de Folau, une star au tarif d'un joueur de... rugby à XIII.

-Fronde des autres clubs-

"Il ne vient pas pour l'argent, il va gagner beaucoup moins ici que ce qu'il touchait en Australie, il vient pour redevenir le grand joueur qu'il a été, se faire plaisir", avance le président.

Samedi au stade Gilbert-Brutus, avec le numéro 4 dans le dos, Folau sera titulaire contre les Tigres de Castleford, son premier match avec les Dragons, le seul club français engagé en Super League, aux côtés de 10 équipes anglaises et des Canadiens de Toronto.

Avec Folau, les Dragons espèrent franchir un cap, et faire oublier le revers (32-12) contre Huddersfield, en ouverture de la saison, le 1er février.

L'agent de Folau a assuré que ce dernier est toujours affûté malgré 10 mois d'inactivité et le staff des Dragons catalans a pu constater la bonne forme athlétique du joueur.

Folau a débarqué en France avec sa femme Maria, enceinte. Le club lui fournit un appartement dans la station balnéaire de Torreilles, à 15 km de Perpignan, et une voiture.

Depuis six mois, aucune activité sur ses comptes Twitter et Instagram. Depuis son arrivée en France, le 2 février, il se fait discret. Et le club veille, pour éviter tout dérapage.

-"Qu'il s'exprime sur le terrain"-

Au passage, le club fait face à l'opposition de l'association LGBT 66 et des clubs anglais de la Super League, dont le conseil d'administration a légiféré pour que les organisateurs du championnat puissent disposer d'une plus grande autorité pour s'opposer à l'avenir "à des signatures controversées" comme celle de Folau.

Le prestigieux club anglais de Wigan a annoncé que le jour de son match contre les Dragons, en mars, ses joueurs porteront des chaussettes et des lacets arc-en-ciel.

L'ancien international gallois (à XV) Gareth Thomas, premier joueur de renom à faire son coming out, s'est dit "très déçu" que Folau rejoigne la Super League.

Bernard Guasch, lui, est dithyrambique sur son joueur: "un bon garçon", "une personne extraordinaire de savoir-vivre, d'humilité, bien éduqué, loin de l'image sulfureuse qu'il traîne".

"Il y a des choses qu'on ne peut pas dire, il a compris. Maintenant, qu'il s'exprime sur le terrain. Il va faire parler sa classe, avertit Bernard Guasch, un grand joueur reste un grand joueur".

Pour son retour sur les terrains, Folau a reçu le soutien de son ancien coéquipier en sélection australienne, Rory Arnold, désormais au Stade Toulousain: "C'est bien qu'il ait une seconde opportunité, je lui souhaite bonne chance".

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