Accueil Actu

Des pompiers s'en prennent à des policiers lors d'une manifestation à Paris: plusieurs blessés, 2 arrestations

Des heurts ont eu lieu mardi à Paris entre les forces de l'ordre et des pompiers, qui manifestaient de nouveau pour exiger une revalorisation de leurs conditions de travail, notamment la prime de feu, a constaté un journaliste de l'AFP.

Dans un premier temps, le cortège de plusieurs milliers de soldats du feu en uniforme, quadrillé par les forces de l'ordre, est arrivé dans le calme place de la Nation, où une Marseillaise a été entonnée en choeur par les pompiers.

Plusieurs manifestants ont ensuite tenté de forcer un barrage métallique de police érigé pour empêcher un éventuel blocage du périphérique, brièvement envahi par les pompiers. Les pompiers ont été repoussés par les forces de l'ordre au canon à eau et par des tirs de gaz lacrymogène et de grenades assourdissantes.

Plusieurs manifestants ont été légèrement blessés, notamment aux jambes par des éclats de grenades, a constaté un journaliste de l'AFP.

La préfecture a de son côté annoncé l'arrestation de deux "manifestants violents".

"Le respect des règles vaut pour tous, quelle que soit la nature de la manifestation", a réagi sur Twitter la préfecture de Police, en déplorant le non-respect de l'itinéraire de manifestation et le refus de se disperser des manifestants, dont certains ont défilé casqués malgré l'interdiction de la préfecture.

Il s'agit de la deuxième manifestation nationale de pompiers en moins de quatre mois dans la capitale, à l'appel des syndicats de pompiers professionnels, mobilisés depuis l'été dernier pour obtenir du gouvernement et des collectivités locales des réponses à leurs revendications.

Les syndicats devaient être reçus dans l'après-midi au ministère de l'Intérieur pour discuter de ces sujets.

Ils réclament une revalorisation de la prime de feu (28% du salaire de base, contre 19% actuellement) à hauteur des primes de risques accordées aux policiers et gendarmes, le maintien de leurs effectifs, la garantie du maintien de leur système de retraite actuel et qu'une meilleure protection face aux agressions dont le nombre augmente chaque année.

"Le système est à bout: avant on était assez pour intervenir rapidement partout, maintenant on est tellement sollicités pour tout et n'importe quoi qu'on n'est plus sûrs de pouvoir arriver rapidement sur les vraies urgences. Si on a un arrêt cardiaque aujourd'hui en France, faut aussi avoir de la chance, se trouver près d'une caserne qui n'est pas débordée et peut donc envoyer du monde", a déclaré à l'AFP Michael, 32 ans, pompier professionnel depuis douze ans dans le Haut-Rhin.

La manifestation nationale du 15 octobre avait réuni entre 7.000 et 10.000 personnes, selon les syndicats. Elle avait également été émaillée de quelques tensions après l'arrivée du cortège place de la Nation, où les forces de l'ordre avaient usé de gaz lacrymogènes et de lanceurs d'eau pour disperser les manifestants.

Les pompiers professionnels représentent 16% des 247.000 pompiers en France, les autres étant volontaires ou militaires.

Cette nouvelle manifestation s'inscrit dans un mouvement de grève démarré en juin, très suivi selon les syndicats même s'il n'a pas entraîné de perturbations majeures, les pompiers étant astreints à un service minimum.

À lire aussi

Sélectionné pour vous