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Salvador: funérailles du migrant et de sa fille morts noyés dans le Rio Bravo

Les funérailles d'Oscar Alberto Martinez et de sa petite fille Angie Valeria, morts noyés en tentant de traverser le Rio Bravo (Rio Grande aux Etats-Unis) pour atteindre leur "rêve américain", ont eu lieu lundi dans le cimetière des pauvres de la capitale salvadorienne.

Quelque 300 personnes, chantant des cantiques et portant des gerbes de fleurs, ont assisté à la cérémonie privée dans le cimetière La Bermeja, au sud de San Salvador.

Les corps du père, décédé à l'âge de 25 ans, et de sa fille, qui n'avait pas encore deux ans, avaient été rapatriés du Mexique dimanche par la route.

La veuve et mère de la fillette, Tania Avalos, 21 ans, était, elle, rentrée vendredi. La jeune femme avait accompagné son mari et leur fille, mais a survécu en renonçant le 23 juin à se jeter avec eux dans le fleuve frontalier pour tenter de gagner les Etats-Unis.

La photo des corps de l'homme et de sa fillette, gisant face contre terre près de la berge du fleuve, a suscité une vive émotion dans le monde entier, choqué par cette image révélatrice des drames des migrations.

Des centaines de Salvadoriens fuyant la misère et la violence des gangs criminels sont morts le long des 3.000 kilomètres de la route vers le rêve d'une vie meilleure.

En 1980, 13 migrants salvadoriens étaient morts de soif en tentant de traverser le désert d'Arizona. En août 2010, 72 autres avaient été assassinés par le gang mexicain Los Zetas, à San Fernando (nord-est du Mexique, près de la frontière américaine).

"Le flux migratoire est provoqué par le désespoir, le chômage et la violence sociale. Le gouvernement doit faire en sorte que (le Salvador) ne subisse pas encore des histoires de mort" comme celle du père et de sa fille, a déclaré Wilfredo Medrano, responsable d'une ONG salvadorienne de défense des droits de l'homme.

Le président américain Donald Trump, qui a fait de la lutte contre l'immigration clandestine un fer de lance de sa présidence, menace d'imposer des droits de douane si le Mexique ne freine pas l'afflux de clandestins illégaux depuis l'Amérique centrale.

Sous la pression, le président de gauche Andrés Manuel Lopez Obrador a déployé plus de 21.000 soldats et policiers à ses frontières.

La misère, la violence endémique et la corruption poussent chaque année des dizaines de milliers de ressortissants du Guatemala, du Honduras, du Salvador et du Honduras, à mettre le cap vers les Etats-Unis, parfois dans de spectaculaires "caravanes".

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