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Sanctions visant une milice: l'Iran fustige la "vindicte aveugle" de Washington

L'Iran a condamné mercredi les sanctions américaines visant la milice Bassidj, force paramilitaire clé de la République islamique, dénonçant la "vindicte aveugle" de Washington.

"Les nouvelles sanctions américaines sont une insulte claire aux mécanismes internationaux et juridiques, et le résultat de la vindicte aveugle du gouvernement américain envers la nation iranienne", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bahram Ghassemi.

Il a encore jugé que "le manque d'adhésion" de Washington à ces mécanismes juridiques internationaux était non seulement une menace "pour les intérêts du peuple iranien mais aussi pour la stabilité et la sécurité du monde".

"Contrairement aux affirmations hypocrites du gouvernement américain selon lesquelles il soutient le peuple iranien, de telles mesures entravent sa capacité à tirer les bénéfices des relations économiques avec la communauté internationale", a ajouté M. Ghassemi.

Les États-Unis ont annoncé mardi des sanctions contre la milice Bassidj dans le cadre de leur campagne de pression maximale contre l'Iran, que Washington accuse d'avoir un rôle déstabilisateur au Moyen-Orient.

Selon le département du Trésor américain, ces sanctions visent les activités de "recrutement et d'entraînement d'enfants-soldats" par le Bassidj ("Mobilisation" en persan).

- "Aucun effet" -

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Ils "sont ensuite envoyés en Syrie" par les Gardiens de la Révolution, l'unité d'élite en Iran, "pour soutenir le régime brutal de Bachar al-Assad", a affirmé une responsable américaine à des journalistes.

Les sanctions américaines annoncées mardi touchent aussi le "réseau de soutien financier" du Bassidj, soit, selon le Trésor américain, "au moins 20 sociétés et institutions financières".

L'une d'elle, la banque Parsian, a affirmé dans un communiqué que ces sanctions n'auraient "aucun effet" sur ses activités dans la mesure où elle est déjà visée par des sanctions identiques et qu'elle a, pour cette raison, abandonné le dollar pour toutes ses transactions.

Même son, de cloche du côté du groupe sidérurgique Mobarakeh Steel, premier producteur d'acier au Moyen-Orient. Selon lui, ces sanctions n'apportent "rien de nouveau" et ne perturberont "ni la production de la société, ni ses activités financières, ni ses exportations".

"Mobarakeh a fait face [à ces sanctions] au fil des années comme tous les autres secteurs de l'économie iranienne", précise le communiqué du groupe.

Mojtaba Fereydouni, haut responsable financier dans une entreprise sidérurgique iranienne, estime pour sa part que ces sanctions vont compliquer la tâche de la société si elle cherche à attirer des capitaux étrangers ou à ouvrir des comptes bancaires hors d'Iran.

"Mais les sanctions ne pourront pas donner un coup d'arrêt définitif aux exportations iraniennes", dit-il à l'AFP.

"Il suffit d'envoyer la production dans un pays tiers et de l'y laisser quelques jours. De là, vous la réexpédiez sans mention de l'Iran et avec un nouveau certificat d'origine", explique-t-il, soulignant que "tout cela induira un coût supplémentaire de 20 à 30 dollars par tonne".

Les aciéries iraniennes sont visées par le premier train de sanctions économiques que les Etats-Unis ont réimposées contre la République islamique en août après être sortis de l'accord international sur le nucléaire iranien de 2015.

L'Iran est le dixième producteur mondial d'acier brut, selon le syndicat professionnel World Steel Association. Il a exporté pour 2,53 milliards de dollars de cet alliage de mars à septembre, soit 53% de plus que pendant le même semestre de l'année précédente.

Cette hausse passe pour avoir été provoquée par une ruée des acheteurs sur l'acier iranien avant que le pays ne soit frappé par le retour des sanctions américaines.

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