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SDF: Le gouvernement ne cherche pas à "minimiser les chiffres", assure Denormandie

Julien Denormandie a défendu dimanche la politique menée face aux problèmes des sans abri, et a rejeté l'accusation de "vouloir minorer le nombre de SDF", lancée par le président de la Fédération des acteurs de la solidarité, Louis Gallois.

"Je refuse ce que dit Louis Gallois, comme quoi le gouvernement chercherait à minimiser les chiffres. Je refuse totalement une telle accusation", a dit M. Denormandie, secrétaire d'État auprès du ministre de la Cohésion des territoires, durant Le grand jury RTL/Le Figaro/LCI, soulignant que "s'il y a bien une chose que fait toujours ce gouvernement, c'est partir de la réalité".

Dans le Journal du Dimanche, Louis Gallois a également jugé "insupportables" des propos de M. Denormandie remontant à plusieurs jours laissant penser que seulement une cinquantaine d'hommes isolés dorment dans la rue en Île-de-France, dont le secrétaire d'État s'est expliqué dimanche.

"Je parle du nombre de personnes qui appellent le Samu social de Paris en fin de journée et à qui on dit (...) +nous ne sommes pas en capacité de vous offrir un hébergement+ (...), le chiffre correspond précisément à cela", mais "ce chiffre évidemment, évidemment ne correspond pas au nombre de personnes qui dorment dans la rue", a-t-il souligné au Grand jury.

"Les associations donnent un chiffre" de 2.000 à 3.000 sans abri dormant dans la rue, "ils sont certainement plusieurs milliers, je n'ai aucune raison de les contredire", a-t-il ajouté.

Interpellé sur les propos du député LREM de Paris, Sylvain Maillard, qui avait affirmé le 5 février que "même dans les cas de grand froid, certains SDF ne souhaitent pas être mis à l'abri", M. Denormandie a répondu: "ces propos, je ne suis absolument pas en phase avec cela". "Être dans la rue ce n'est pas une situation choisie, c'est une situation subie, la rue ça tue", a-t-il martelé.

Pour autant, il a souligné qu'"aucun gouvernement n'a ouvert autant de places d'hébergement d'urgence, c'est plus 13.000 places depuis le 1er novembre", et "si vous prenez le dispositif d'hébergement d'urgence plus le dispositif d'accueil des demandeurs d'asile, c'est plus de 220.000 places qui sont ouvertes, c'est l'équivalent de la ville de Rennes".

"Depuis cinq ans la pression est de plus en plus forte, d'une part à cause de la crise économique, d'autre part à cause de la crise migratoire", et "les efforts de l'Etat sont sans précédent", a-t-il ajouté.

Enfin, alors que Louis Gallois a réclamé des autorités "un travail de fond qui traite les problèmes des personnes à la rue, en campement, sous la tente, dans les squats", M. Denormandie a promis que le gouvernement allait "traiter le sujet de bout en bout".

"L'objectif du gouvernement c'est de faire sortir les gens de l'hébergement d'urgence, arrêter d'avoir juste un abri, mais demain avoir une adresse, avoir un logement et donc là on a pris des mesures extrêmement fortes pour pouvoir faire sortir les gens de l'hébergement d'urgence", a-t-il assuré.

A ce propos, il a évoqué le dispositif Solibail permettant aux propriétaires de louer leurs appartements à des associations, et la possibilité de "réquisitionner des bureaux" qui pourrait être offerte par le prochain projet de loi sur le logement.

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