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Sécurité: Collomb annonce le renforcement des effectifs policiers à Grenoble

Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a annoncé vendredi, lors d'un déplacement à Grenoble, le renforcement progressif des effectifs policiers "dans cette ville où la violence est grande".

Lors d'une allocution devant les autorités locales, M. Collomb a promis l'affectation d'ici à la fin de l'année 2018 "d'une vingtaine de policiers" à la circonscription grenobloise, qui accuse à l'heure actuelle "un déficit de 33 gardiens de la paix" par rapport à ses effectifs théoriques.

À ces renforts viendront s'en ajouter d'autres "dès le printemps 2019" au sein de l'antenne de la police judiciaire, qui disposera "dans les prochains jours d'une cellule opérationnelle sur les stupéfiants" afin de mieux identifier les réseaux de trafiquants.

"Il nous faut aller plus loin à Grenoble. Sur ce territoire sécuritaire, la situation est préoccupante", a martelé M. Collomb, en pointant "des taux de violences et d'atteinte aux biens supérieurs à la moyenne nationale".

Grenoble et son agglomération "feront partie de la deuxième vague de Quartiers de reconquête républicaine (QQR)", a également promis le ministre.

Il a précisé que ce dispositif phare de la Police de sécurité du quotidien (PSQ) permettra d'allouer "dans les derniers mois de l'année 2019" 35 policiers supplémentaires "dans des zones ciblées" de la circonscription.

"Très concrètement, la mise en place de ce dispositif et l'affectation de renforts en nombre significatif permettra à la circonscription non seulement d'atteindre, mais de dépasser son effectif de référence. Ce sera une première depuis au moins dix ans", a-t-il précisé.

Le demi escadron de CRS - soit une quarantaine d'hommes - de l'agglomération sera désormais prioritairement affecté au périmètre de la "zone de Grenoble".

"Y compris, si cela s'avérait nécessaire, en menant des opérations de maintien de l'ordre dans les cités difficiles, en appui des policiers affectés à la sécurité publique", a souligné M. Collomb.

Arrivé en début de matinée en Isère, Gérard Collomb s'est d'abord rendu dans le quartier populaire de la Villeneuve à Échirolles, dans la proche banlieue de Grenoble, pour y rencontrer habitants et commerçants.

Auparavant, l'ancien maire de Lyon a fait une halte et déposé une gerbe dans un parc où, il y a six ans jour pour jour, Kevin Noubissi et Sofiane Tadbirt, deux jeunes du quartier, avaient été lynchés à mort par une bande de jeunes issus d'un quartier voisin.

Dans un communiqué, Éric Piolle (EELV), Renzo Sulli (PC) et David Queiros (PC), les maires de Grenoble, Échirolles et Saint-Martin-d'Hères, ont accueilli les annonces du ministre de l'Intérieur comme une "bonne nouvelle".

Le 8 février, M. Collomb avait annoncé à La Rochelle le lancement d'une Police de sécurité du quotidien (PSQ) dans plusieurs villes d'une vingtaine de départements, dont celui de l'Isère.

Mais ni les zones police de Grenoble, ni celles des communes de sa proche banlieue ne figuraient alors dans ce dispositif qui renforçait alors exclusivement les moyens sur le département de trois unités de gendarmerie.

Cet "oubli" avait provoqué l'incompréhension des élus et des syndicats de police locaux qui depuis, n'ont eu de cesse d'appeler M. Collomb à revoir sa copie.

Lequel avait en réponse publiquement critiqué la réticence du maire de Grenoble sur la vidéosurveillance, critère obligatoire pour intégrer le dispositif de la PSQ aux yeux de Beauvau.

Selon des chiffres du parquet de Grenoble, les atteintes aux personnes ont augmenté de 18,49% et les violences non crapuleuses de 21,86% dans la circonscription sur les premiers mois de l'année.

Quant aux vols avec violence et aux violences crapuleuses, ils ont respectivement diminué de 8,87% et de 9,72% sur cette même période.

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