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Feux de forêts en Australie: les fumées ont fait le tour du monde en deux semaines, selon des chercheurs belges

Les émanations des feux qui ravagent l'Australie depuis plusieurs mois ont fait le tour du globe et sont revenues à leur point de départ en deux semaines. C'est ce que montrent les observations de chercheurs et ingénieurs de l'Université Libre de Bruxelles (ULB). Selon ces experts, un nuage de monoxyde de carbone qui résiste aussi longtemps dans l'atmosphère, c'est du jamais vu et c'est dû à l'intensité exceptionnelle de ces feux.

Voici les fumées consécutives aux feux de forêt en Australie, vues depuis l'espace:

Cette fois-ci, les incendies étaient si importants que le nuage de fumée qu'ils ont créé s'est maintenu durant deux semaines dans l'atmosphère. Il a eu le temps de faire le tour du globe, sous l'oeil attentif des chercheurs de l'Université Libre de Bruxelles.

"Plus la concentration de monoxyde de carbone est importante, plus les couleurs sont foncés. Ici, avec notre code couleur, on a dû changer la façon dont on traçait les images puisqu'on atteignait du rouge tout de suite. On était dans des concentrations d'oxyde de carbone tellement importante qu'on n'avait pas l'habitude de voir ça", a expliqué Cathy Clerbaux, professeure en sciences du climat à l'Université Libre de Bruxelles (ULB), au micro de notre journaliste Justine Sow.

Le nuage a traversé l'océan pour rejoindre l'Amérique du sud avant de poursuivre sa route jusqu'à son point de départ. En général, ce genre de nuage se dissipe en quelques jours. Alors deux semaines, c'est du jamais vu. Les chercheurs et ingénieurs belges surveillent les concentrations de monoxyde de carbone depuis 20 ans, à l'aide de cet instrument embarqué à bord d'un satellite.

"Il analyse le rayonnement infrarouge qui est émis par la Terre et qui va être affecté dans différentes couches de l'atmosphère par la présence de gaz. Donc, à partir du signal qui est fourni par l'instrument, nous avec des codes informatiques appropriés, on va pouvoir déduire la concentration des gaz qui sont présents dans l'atmosphère à l'endroit de la mesure. Maintenant, il y a dix personnes à l'ULB qui travaillent à temps plein sur l'analyse des signatures spectrales et pour dériver les concentrations de gaz", a encore indiqué Cathy Clerbaux, professeure en sciences du climat à l'Université Libre de Bruxelles (ULB).

Parmi les observations phares de ces chercheurs et ingénieurs, le dioxyde de souffre provenant des éruptions volcaniques et dangereux pour les moteurs d'avion. Après avoir étudié le cas islandais qui avait gravement perturbé le trafic aérien en 2010, les chercheurs belges ont mis au point un système d'alerte automatique, aujourd'hui utilisé par les compagnies aériennes.

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