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Sept ans après la catastrophe nucléaire de Fukushima, certaines zones sont toujours très contaminées: "Le gouvernement force les gens à y retourner"

Cela fait déjà 7 ans. Le 11 mars 2011 a marqué à jamais l’histoire du Japon. Un séisme et un tsunami géant ont fait plus de 18.000 morts et provoqué une catastrophe nucléaire sur le site du Fukushima. Aujourd’hui, les niveaux de radiation sur place sont toujours assez impressionnants, y compris dans les zones où la population est pourtant autorisée à revenir. Un expert belge qui a travaillé sur le site lance un cri d’alarme.

On se rappelle des images de villes détruites par le tsunami, de maisons complètement ravagées, de quartiers jonchés de détritus… Puis, il y avait eu l’accident nucléaire. Les riverains avaient dû partir. Sept ans plus tard, le taux de radioactivité est encore trop élevé à Fukushima, selon Greenpeace. Il équivaut à subir deux radiographies par semaine, ce qui est dangereux pour les enfants. Pourtant, le gouvernement japonais a levé l’ordre d’évacuation sur certaines zones. "Ce qu’on a observé, c’est que le taux de radioactivité est encore beaucoup trop haut dans ces zones, explique Jan Vande Putte, chercheur nucléaire pour Greenpeace, interviewé via Skype par notre journaliste Frédéric Delfosse. C’est vraiment dangereux pour ces gens d’y retourner, et donc ils y ont été forcés d’un point de vue financier. C’est tout à fait inacceptable."

Si, selon ce chercheur, ces personnes ont été forcées de retourner dans leurs anciennes habitations, c’est parce que le gouvernement japonais leur a retiré les paiements de compensation. "Les gens sont forcés de retourner car ils ne peuvent plus se permettre de louer une autre maison. Cette politique doit cesser immédiatement."


"Les forêts ne sont pas du tout décontaminées"

Autre problème pour Jan Vande Putte, les gens reprennent sur place une vie normale, où l’agriculture est importante. "Cela pose des risques très importants parce que la radioactivité est partout autour d’eux. Ils ne peuvent pas reprendre une vie normale s’ils retournent là. Ce sont des zones qui sont fortement boisées, ce sont surtout des forêts. C’est un peu comme les Ardennes et les forêts ne sont pas du tout décontaminées. C’est juste quelques mètres autour des maisons et le long des routes que les zones ont été partiellement décontaminées."

Selon le chercheur, certaines zones sont sures, comme Fukushima. Mais d’autres endroits sont encore contaminés, "jusqu’à 30/40 km du réacteur, la contamination est encore extrêmement importante, même après de grands travaux de décontamination autour de ces maisons. C’est encore beaucoup trop dangereux. Il y a encore beaucoup de zones où c’est encore trop dangereux et pas pour une courte période, mais pour des décennies, voire un siècle".

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