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Ski alpin: Alice Robinson, talent (pas encore) majeur

La Néo-Zélandaise Alice Robinson, qui fêtera ses 18 ans en décembre, a impressionné en remportant le géant de Sölden (Autriche) samedi, première course de la saison de la Coupe du monde de ski alpin, devant la grandissime favorite Mikaela Shiffrin.

La double championne du monde française Tessa Worley, après une préparation pourtant perturbée par une opération du genou droit en avril, a parfaitement lancé sa saison en terminant 3e de la course, son troisième podium consécutif à Sölden (2e en 2017, vainqueure en 2018).

"Je ne m'attendais pas à monter sur le podium au vu de mon manque de préparation, s'est réjouie Worley. Je suis vraiment très contente, ça montre que rien d'autre ne compte que la course (...) Même un top 5 m'aurait satisfaite, alors un podium ici d'entrée, ça fait beaucoup d'émotions. Je suis sur la bonne route, je vais continuer."

Phénomène de précocité, Alice Robinson remporte donc la première Coupe du monde de sa carrière à 17 ans, 10 mois et 26 jours (Shiffrin avait gagné en slalom à 17 ans, 9 mois et 7 jours) mais ne sort pas de nulle part: en mars elle avait déjà terminé 2e du géant des finales de Soldeu (Andorre) derrière l'Américaine.

Samedi les rôles se sont inversés: après être restée au contact de Shiffrin en première manche (2e à 14 centièmes), la Néo-Zélandaise a skié plus vite que la triple tenante du titre du gros globe en 2e manche pour la devancer de 6 centièmes. Worley, 6e de la première manche, est remontée à la 3e place à 36 centièmes.

"Battre Mikaela c'est incroyable, je me sens chanceuse, c'est chouette de gagner ma première course devant ces deux filles là, a apprécié Robinson en conférence de presse. Désormais Mikaela est une rivale mais c'était différent quand j'étais plus jeune, je l'ai énormément observée skier".

- Née à Sydney -

Après plusieurs éditions marquées par une météo capricieuse, le glacier du Rettenbach (à 3.000 m d'altitude) était baigné samedi dans un grand soleil et une température d'environ 12 degrés rare en ski alpin, pour une reprise traditionnellement très tôt dans l'année.

Les pentes abruptes qui menacent l'Ötztal (vallée du sud-ouest de l'Autriche) ne trompent pas, avec leurs innombrables mélèzes (des conifères caducs, qui perdent leurs aiguilles en hiver) teintés d'un orange éclatant: c'est encore l'automne, mais Robinson n'avait pas le temps d'attendre l'hiver!

Alors que le ski mondial a été marqué par la retraite de la superstar américaine Lindsey Vonn au printemps, usée à 34 ans par d'incessantes blessures, l'ado Robinson, qui mène la relève, a déjà ringardisé ses rivales expérimentées avec son style très agressif.

Skieuse de poche (1,63 m) au visage poupon et aux cheveux blonds, Alice Robinson est née à Sydney en Australie, réside à Val di Fassa (Italie) l'hiver, là où elle est devenue championne du monde junior du géant en février. L'été, elle retourne en Nouvelle-Zélande, profitant de l'hiver de l'hémisphère sud. Elle est devenue samedi la troisième Néo-Zélandaise à remporter une manche de Coupe du monde après Annelise Coberger (1992) et Claudia Riegler (4 victoires en 1996 et 1997).

- A l'école lundi ! -

Robinson, qui rentre dimanche au pays pour sa dernière semaine à l'école, peut donc consoler quelque peu les supporters kiwi, sa victoire intervenant quelques heures après l'élimination des All Blacks par l'Angleterre en demi-finales de la Coupe du monde de rugby au Japon.

De façon surprenante, l'impératrice du ski Mikaela Shiffrin n'a pas tenu le choc en 2e manche dans l'interminable mur du glacier du Rettenbach, qu'elle a dévalé sur le son de la marche impériale de Star Wars. La triple tenante du gros globe, à l'hiver 2018/2019 record (17 victoires, quatre globes), a cependant largement devancé sa potentielle rivale pour le classement général, la Slovaque Petra Vlhova (14e).

Côté français, outre Worley, aucune autre tricolore ne s'est qualifiée pour la deuxième manche (il faut finir dans les 30 premières): Romane Miradoli a échoué à un centième (31e), devant Clara Direz (33e), Coralie Frasse-Sombet (49e) et Doriane Escané (58e). Ce n'était pas arrivé sur un géant hors finales (où seules les 30 meilleures du monde sont invitées) depuis plus de 10 ans.

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