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Sommet avec Poutine: les démocrates veulent entendre l'interprète de Trump

Des élus démocrates ont fait pression mercredi pour que l'interprète de Donald Trump témoigne devant le Congrès de la rencontre entre le président américain et son homologue russe Vladimir Poutine à Helsinki, un sommet pendant lequel l'attitude jugée trop conciliante de M. Trump a fait scandale.

Lundi dans la capitale finlandaise, les deux présidents se sont entretenus pendant deux heures. Seuls deux interprètes étaient présents à leurs côtés et les démocrates estiment que la femme qui a traduit les propos de M. Poutine pour M. Trump --et a vraisemblablement pris des notes-- pourrait détenir des informations cruciales sur ce qui s'est dit entre eux.

"Nous voulons que l'interprète vienne devant la commission. Nous voulons voir les notes", a dit à MSNBC le sénateur démocrate Bob Menendez, membre de la commission des affaires étrangères.

"Nous allons engager d'énormes efforts pour essayer de savoir ce qui s'est passé", a-t-il ajouté.

La sénatrice démocrate Jeanne Shaheen a renchéri, jugeant qu'une audition de l'interprète pourrait aider les élus et les Américains en général à "déterminer ce qui a été spécifiquement discuté et conclu au nom des Etats-Unis".

La surprenante conférence de presse du président américain avec son homologue russe à Helsinki a suscité un tollé jusque dans son propre camp politique, nombre d'élus exprimant sans retenue leur consternation.

Côté républicain, le président de la commission des Affaires étrangères du Sénat Bob Corker a dit qu'il comprenait les appels à entendre l'interprète et qu'il allait voir si des précédents existaient.

Interrogée à ce sujet mercredi, la porte-parole du département d'Etat Heather Nauert a dit qu'"aucune demande formelle" n'avait été faite en ce sens "jusqu'ici".

"Y a-t-il des précédents? Nous n'avons pas encore pu le déterminer", a-t-elle ajouté.

La Maison Blanche va probablement tenter d'écarter cette demande en invoquant les prérogatives de l'exécutif et en arguant qu'aucun président ne peut être obligé de révéler des conversations privées, pas plus que son traducteur.

Sa porte-parole Sarah Sanders a botté en touche mercredi, expliquant "ne pas avoir connaissance" d'un potentiel enregistrement de la conversation entre les deux présidents, avant de renvoyer les journalistes vers le département d'Etat.

M. Corker a aussi estimé qu'interroger le secrétaire d'Etat Mike Pompeo, qui était à Helsinki avec Donald Trump et qui a sûrement reçu un compte-rendu de la part du président, était une meilleure option.

M. Pompeo doit témoigner devant la commission sénatoriale le 25 juillet.

Le démocrate Richard Blumenthal a de son côté dit vouloir voir "toute l'équipe de la sécurité nationale, à commencer par John Bolton (conseiller à la Maison Blanche)", fournir des détails sur la rencontre Trump-Poutine.

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