Accueil Actu

Sortie de prison vendredi pour le faux docteur Romand

Jean-Claude Romand, le faux médecin de l'OMS condamné à perpétuité pour avoir tué son épouse, ses deux enfants et ses parents, va retrouver vendredi la liberté après 26 ans de détention, mais restera placé sous surveillance électronique.

"Il va être libéré dans les conditions fixées par la cour d'appel" de Bourges le 25 avril dernier, a déclaré à l'AFP son avocat Jean-Louis Abad.

Cette libération conditionnelle va intervenir vendredi, dernier jour du délai fixé par cette décision de justice, a précisé le parquet général de Bourges.

Le faux médecin, aujourd'hui âgé de 65 ans, devrait rejoindre un établissement religieux à sa sortie de la prison de Saint-Maur (Indre), selon une source proche du dossier.

Il y sera placé sous surveillance électronique pendant une période probatoire de deux ans, avant d'être soumis pendant dix ans à des mesures d'assistance et de contrôle.

Une ultime audience a eu lieu mercredi devant la chambre d'application des peines de la cour d'appel de Bourges pour régler les "éléments techniques" liés à cette libération conditionnelle, selon le parquet général.

Il s'agissait notamment de fixer les "plages horaires" durant lesquelles M. Romand devait rester à son domicile, selon Me Abad, qui a parlé d'"une sorte de pointage électronique à heure fixe".

Mais la décision de libération conditionnelle "n'est pas remise en cause", a assuré le parquet général. Dans cette décision, la justice a ordonné à Jean-Claude Romand de ne pas entrer en contact avec les victimes et les parties civiles et lui a interdit de se rendre dans les régions Ile-de-France, Bourgogne-Franche-Comté et Auvergne-Rhône-Alpes.

M. Romand doit aussi s'abstenir "de toute communication médiatique relative aux crimes pour lesquels il a été condamné", "réparer en tout ou partie" les dommages qu'il a causés et "se soumettre à des mesures d'examen médical, de traitement ou de soins", selon le communiqué du parquet général du 25 avril.

- Libérable depuis 2015 -

En ordonnant la libération de Jean-Claude Romand, la cour d'appel de Bourges avait infirmé un jugement du tribunal de Châteauroux du 8 février dernier.

Le tribunal de Châteauroux avait alors estimé qu'"en dépit de son parcours d'exécution de peine satisfaisant, les éléments du projet présenté et de sa personnalité" ne permettaient pas "d'assurer un juste équilibre entre le respect des intérêts de la société, des droits des victimes et de la réinsertion du condamné", selon le parquet.

Condamné à la perpétuité en 1996, M. Romand était libérable depuis 2015, après une période de sûreté de 22 ans.

Le parcours du "docteur Romand" a fasciné le public et largement inspiré cinéma et littérature ("L'adversaire" d'Emmanuel Carrère a été adapté au cinéma en 2002 par Nicole Garcia).

Après avoir caché à ses proches son échec en faculté de médecine, Jean-Claude Romand avait menti pendant des années à son entourage. Marié et père de deux enfants, il se disait médecin, chercheur à l'Organisation mondiale de la santé (OMS) à Genève, et faisait vivre sa famille en escroquant parents et amis, prétendant placer leurs économies en Suisse.

Acculé par plusieurs débiteurs, dont certains avaient découvert son imposture, le faux médecin, alors âgé de 38 ans, était passé à l'acte au matin du 9 janvier 1993.

Dans leur maison de Prévessin-Moëns, il tue sa femme avec un rouleau à pâtisserie, puis sa fille de sept ans et son fils de cinq ans, en leur tirant dans le dos avec une carabine. Il tue ensuite ses parents à Clairvaux-les-Lacs (Jura) de plusieurs balles dans le dos.

Le lendemain, il revient à son domicile et avale des barbituriques avant d'incendier la maison. Il sera retrouvé inconscient mais vivant par les pompiers.

À lire aussi

Sélectionné pour vous