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Sous la menace du cyclone Idai, le Mozambique suspend ses vols intérieurs

La plupart des vols intérieurs ont été suspendus jeudi au Mozambique, en prévision de l'arrivée imminente du cyclone tropical Idai sur le centre du pays, déjà victime de graves inondations qui ont fait au moins 66 morts.

"Les vols du 14 mars en partance ou à destination des villes de Beira, Quelimane et Chimoio sont annulés", a annoncé la compagnie nationale LAM.

Les autres transporteurs offrant des vols intérieurs (Ethiopian Airlines ou Fast Jet) ont eux aussi suspendu leurs opérations.

Le cyclone tropical et ses vents de 180 à 190 km/h devaient, selon les dernières prévisions, atteindre le littoral mozambicain jeudi soir autour de la ville de Beira, a indiqué le bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU.

Certains spécialistes le considèrent comme le plus puissant depuis Eline, qui avait provoqué la mort de plus de 800 personnes au Mozambique en l'an 2000.

Des vents soufflant à plus de 170 km/h ont commencé à balayer les côtes du pays en début d'après-midi, a rapporté l'Institut météorologique national du Mozambique.

La radio publique a fait état de "plusieurs maisons détruites, des routes coupées et des câbles électriques arrachés" à Beira.

Depuis le début du mois, le système dépressionnaire qui lui est associé a noyé le Mozambique sous des pluies diluviennes qui ont déjà fait, selon les autorités locales, au moins 66 morts, plus de 17.000 déplacés et plus de 140.000 sinistrés dans le centre et le nord du pays.

Les autorités de Maputo ont placé le pays en alerte rouge et ordonné aux populations locales de quitter les zones côtières.

"Les fortes pluies ont déjà déplacé de nombreuses personnes dans les provinces de Zambeze et de Tete", a relevé le chef des opérations d'urgence à la fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, Jamie LeSeuer.

"De nombreuse familles ont un besoin urgent d'abris temporaires", a-t-il ajouté, "nous redoutons que le cyclone qui approche ne cause encore plus de dégâts".

"Nous anticipons des dégâts substantiels, avec des inondations massives en provenance de la mer et des rivières", a renchéri l'ONG sud-africaine Gift of the Givers, dont 70 membres ont été placés en état d'alerte pour intervenir sur place.

Près de 1,6 million de personnes vivent dans les zones susceptibles d'être frappées par les pluies et les vents violents, selon les Nations unies.

Ces précipitations ont également frappé le sud du Malawi voisin, où elles ont fait 56 morts, près d'un million de sinistrés et plus de 80.000 déplacés, selon le dernier bilan publié par le Département de gestion des risques.

Comme le reste de l'Afrique australe, le Mozambique et le Malawi, deux des pays les plus pauvres du monde, sont soumis depuis plusieurs saisons à de longues périodes de sécheresse alternant avec des épisodes de pluies dévastateurs.

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