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Statut de Jérusalem - Pas d'assez de soutien pour transférer l'ambassade roumaine à Jérusalem

(Belga) La Première ministre roumaine Viorica Dancila a affirmé jeudi qu'elle souhaitait le transfert de l'ambassade de son pays à Jérusalem, mais qu'elle ne disposait pas d'assez de soutien en Roumanie pour une telle initiative.

"Nous menons des consultations sur ce sujet avec toutes les institutions en Roumanie", a affirmé Mme Dancila lors d'une rencontre à Jérusalem avec le président israélien Reuven Rivlin. "C'est notre souhait (le transfert), mais malheureusement nous ne disposons pas du soutien de la part de toutes les parties comme nous le voudrions", a-t-elle déploré. Il y a quelques jours, le chef du Parti social-démocrate roumain (PSD), Liviu Dragnea, avait annoncé la "décision" du gouvernement, où le PSD domine, de transférer la représentation diplomatique du pays à Jérusalem. M. Dragnea n'a pas pu prendre le poste de Premier ministre en raison de sa condamnation pour fraude électorale, mais il exerce dans l'ombre un rôle déterminant dans la conduite des affaires de l'exécutif, selon des analystes. Le chef de l'Etat roumain de centre droit Klaus Iohannis, qui cohabite de manière tendue avec le gouvernement social-démocrate, avait toutefois immédiatement exprimé son désaccord estimant qu'un tel transfert serait contraire au droit international. L'ONU considère que le statut de Jérusalem doit faire l'objet d'un accord entre Israéliens et Palestiniens. Jérusalem-Est, partie palestinienne de la ville sainte, est occupée et annexée par l'Etat hébreu. Prise dans le tir croisé entre M. Dragnea et M. Iohannis, la Première ministre avait assuré que son gouvernement s'était contenté de lancer une "plate-forme de discussions" sur un transfert. Après l'avoir rencontrée mercredi à Jérusalem, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait "exprimé son appréciation après l'approbation par le gouvernement roumain d'un projet de décision initiant le transfert de l'ambassade à Jérusalem". Si elle confirmait ce projet, la Roumanie emboîterait le pas à son allié américain qui a reconnu unilatéralement Jérusalem comme capitale d'Israël. Pour l'analyste Radu Magdin, le chef des sociaux-démocrates roumain "veut se poser en interlocuteur privilégié des Etats-Unis en Roumanie". L'homme fort du PSD espère que Washington sera "moins critique à propos des mesures controversées de la majorité" sur la réforme judiciaire, qui, selon leurs détracteurs, menacent l'indépendance des magistrats roumains, a ajouté M. Magdin. Seul pays de l'ancien bloc communiste à avoir maintenu des relations diplomatiques avec Israël après la guerre de six jours de 1967, la Roumanie du dictateur Nicolae Ceausescu avait également des rapports étroits avec l'Organisation de libération de la Palestine (OLP). (Belga)

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