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Sur la route du Brexit: la majorité des Écossais ne veulent pas du Brexit, mais les agriculteurs sont divisés

Notre route nous emmène en Ecosse. Une nation qui fait partie du Royaume-Uni. Une population de 5,4 millions d’habitants, la moitié de la Belgique.

Il y a 3 ans, 60 % des votants ont demandé à rester dans l’Europe. Un vote très citadin car dans les campagnes, les agriculteurs sont très divisés.

Nous faisons la connaissance d’un producteur dont la ferme est à 5 km de la frontière anglaise.


 
Franck Graham, 63 ans. Producteur laitier.

L’homme pense que la Grande-Bretagne doit définir elle-même ses règles agricoles plutôt que l’Europe.

"Je reçois 25 cents du litre pour mon lait. Mon voisin, juste à côté 31 cents pour son litre de lait. Cela n’est pas juste. Nous produisons le même lait avec les mêmes vaches et les mêmes prairies. Et pourtant nous avons deux prix complètement différents."

"Le système actuel est avantageux pour certains notamment les producteurs de moutons. Evidemment, ils veulent que ça continue mais pour les producteurs comme moi ce n’est pas du tout la même chose."

Cela fait quatre générations que la ferme existe. Malgré la diversification avec les moutons ou encore l’élevage de viande, le futur lui semble incertain. Franck ne décolère pas contre ceux qui empêchent son pays de redevenir indépendant.

"Le Brexit doit se faire."
C’est sûr ?
"Oui, c’est nécessaire."
Et si cela ne se fait pas ?
"Alors il y aura une guerre civile."

A 20 km de là se trouve un lieu symbolique. Gretna Green. Des couples du monde entier viennent s’y marier en quelques minutes comme à Las Vegas. Nous entrons dans une ancienne bâtisse, à la fois musée et maison de mariage.


 
Susan Clark, 60 ans, propriétaire du Blacksmiths shop.

Depuis 1754, la maison du forgeron scelle le destin des couples légitimes ou non…

"Nous sommes célèbres car à l’époque en Angleterre, une loi empêchait les couples de se marier avant 21 ans alors qu’en Ecosse, l’âge légal était de 16 ans. Les couples franchissaient la frontière pour se marier ici."

Avec plus de 5000 mariages par an, l’activité est florissante. Le Brexit pourrait par contre créer de nouvelles procédures vis-à-vis des étrangers.

"Le Brexit ne devrait pas avoir de conséquences mais nous surveillons cela de très près."

Nous reprenons la route vers l’est de l’Ecosse pour atteindre la mer après 150 km près de Ayr. Les prairies verdoyantes se transforment soudain en côte rocailleuse. Un restaurant local attire notre attention.


 
David Craword, 44 ans, patron du snack bar.

L’écossais travaille depuis 25 ans dans cet espace d’à peine 10 m2.

"J’aime que l’Ecosse fasse partie de la Grande Bretagne et ne soit pas un pays indépendant. Nous restons britanniques. Mais je veux que l’on reste en Europe."

David s’inquiète d’une augmentation des prix avec le Brexit.

"La vie est devenu très chère. 7 livres pour des Fish and chips, c’est beaucoup d’argent et cela risque d’empirer avec ce qui se passe."

Nous laissons David à ses commandes pour prendre la direction du ferry situé à Cairnryan. Un passage obligé pour près de 400 000 camions par an.


William Curtis, 27 ans, chauffeur routier.

L’homme fait le trajet tous les 3 jours de l’Angleterre à l’Ecosse jusqu’en Irlande du nord.

"La situation actuelle est ridicule. Je déteste la politique. Je ne me suis jamais intéressé à la politique et je pense que je ne le ferai jamais. Je constate juste que l’on perdu beaucoup d’argent avec ce Brexit."

Ces contrôles inquiètent les compagnies de ferries qui risquent de devenir malgré elles des postes de douanes maritimes.

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