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Sur les ruines des terroristes en Irak (2/4): en plein reportage, notre équipe découvre une maison bourrée d'armes chimiques

En Irak, cela fait plus de sept mois que l'armée appuyée par la coalition internationale tente de déloger les terroristes de l'Etat Islamique de la ville de Mossoul. Il s'agit d'une opération armée qui progresse à grand pas. L'une de nos équipes s'est rendue dans près de Mossoul. Les environs de la ville sont devenus des zones fantômes détruites par la guerre. En plus des victimes terrorisées par Daesh, les terroristes ont laissé derrière eux des maisons piégées par des mines. Des armes chimiques y ont été abandonnées. Reportage de nos envoyés spéciaux, Jean-Pierre Martin et Dominique Sokolowski.

Après avoir fui la ville face à l'avancée du groupe Etat islamique (EI), des habitants commencent à revenir. C'est le cas d'Abiba, une dame âgée rencontrée par notre équipe de journalistes. Elle se trouve dans son ancienne demeure. Cette maison qui l'a vue naître n'est plus qu'un tas de gravas, de poussière. Abiba ramasse une image pieuse et la porte à ses lèvres. Les djihadistes ont anéanti 60 ans de vie et de souvenirs.

Dans notre RTLinfo13H, Abiba témoigne de cette violence. Elle désigne les différentes pièces de sa maison et décrit les lieux comme dans ses souvenirs: "Ils n'ont rien laissé. Là, il y avait mon canapé, là un buffet. Là, c'était mon salon et ma chambre à coucher", déplore l'Irakienne.

A quelques mètres de la maison d'Abiba, une équipe privée de démineurs kurdes est au travail. Elle vient de faire une inquiétante découverte. Notre reporter, Jean-Pierre Martin, lit, en effet, une inscription laissée sur un mur de la maison: "Ici, il y a des armes chimiques".

Cette maison était, en fait, un atelier de fabrication d'armes de Daesh. Notre équipe ose entrer dans ce lieu. Ils ne peuvent rester très longtemps car leur sécurité n'est pas garantie. Notre envoyé spécial désigne alors une pièce de la maison dans laquelle ils ont fait l'étonnante découverte: "Nous allons vous montrer les bonbonnes. Nous ne pouvons pas nous approcher d'avantage parce que cela est dangereux. Les démineurs souhaitent rester discrets. Ils ont fait néanmoins une confidence à notre équipe: elles contiennent du chlore, un puissant gaz suffoquant", révèle le journaliste.

A 40 kilomètres plus au sud, Qaraqosh est aussi une cité fantôme libérée du joug djihadiste. Y pénétrer est dangereux.  Les policiers des unités de la province de Ninive assurent la protection de notre équipe. Il pourrait encore y avoir des snipers ou des djihadistes cachés dans des réseaux sous-terrains.

Un labyrinthe sous-terrain de grande ampleur a été creusé à plus d'une dizaine de mètres sous terre.  Il servait à se protéger des bombardements de la coalition.

Aucune maison n'a été épargnée. Tout a été cassé, pillé. Des mines peuvent être encore dissimulées sous les décombres. Qaraqosh était la plus grande ville chrétienne d'Irak.

Au milieu de ces ruines, l'atmosphère est pesante, angoissante. Une question hante les survivants: qui va nous protéger?

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