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Syrie: des "missiles" tirés sur des "positions militaires" du régime

Des "missiles ennemis" ont visé dimanche soir des "positions militaires" du régime syrien dans les provinces de Hama et d'Alep, a annoncé l'agence officielle Sana, dénonçant une "agression" sans en identifier les auteurs.

Le 9 avril, Israël avait été accusé par le régime syrien et son allié iranien d'avoir mené des frappes meurtrières contre une base militaire dans le centre syrien.

Quelques jours plus tard, le 14 avril, Washington, Paris et Londres menaient des frappes contre plusieurs positions militaires du régime, en représailles à une attaque chimique présumée sur la ville de Douma, bastion rebelle de la Ghouta orientale, qui aurait fait plusieurs dizaines de morts, selon les secouristes.

Interrogé à la radio militaire israélienne, le ministre des Transports qui est également chargé des renseignements Yisrael Katz a affirmé qu'il "n'est pas au courant de cet événement".

Il a toutefois ajouté que "toutes les violences et l'instabilité en Syrie résultent des tentatives de l'Iran de s'implanter militairement dans ce pays. Israël ne permettra pas l'ouverture d'un front nord en Syrie", a prévenu M. Katz qui est également membre du cabinet restreint de sécurité.

Dimanche le nouveau chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a affiché lors d'une visite en Arabie Saoudite puis en Israël une ligne dure de son pays vis-à-vis de l'Iran deux semaines avant la décision attendue du président Donald Trump concernant l'accord sur le nucléaire iranien.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, aux côtés de M. Pompeo, a accusé l'Iran de "vouloir avaler un pays l'un après l'autre". Téhéran "doit être stoppé, son projet de bombes nucléaires doit être stoppé, son agression doit être stoppée", a-t-il proclamé.

L'agence Sana citant une source militaire syrienne a rapporté qu'une "nouvelle agression a visé avec des missiles ennemis des positions militaires dans les provinces de Hama et d'Alep", respectivement dans le centre et le nord du pays.

Une ONG, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), a confirmé ces tirs de missiles, assurant que "des éléments iraniens" étaient stationnés sur deux des bases militaires visées.

L'OSDH n'a pas fait état de pertes humaines dans l'immédiat et n'était pas en mesure d'identifier les responsables de ces frappes.

Israël et la Syrie sont officiellement en état de guerre. Les relations sont d'autant plus tendues que trois ennemis d'Israël opèrent sur le théâtre syrien: le régime lui-même, l'Iran et le Hezbollah libanais pro-iranien.

Le ministre israélien de la Défense Avigdor Lieberman a affirmé ce mois-ci que son pays s'en prendra à toute tentative d'"implantation militaire" iranienne en Syrie "quel que soit le prix à payer".

Au moins 14 combattants, dont sept Iraniens, ont été tués dans la frappe du 9 avril sur une base militaire T4, dans la province centrale de Homs.

En février, Israël avait visé ce même aérodrome militaire en affirmant qu'un drone avait été envoyé par l'Iran au-dessus de son territoire depuis ce lieu, présenté comme une "base iranienne".

Depuis le début de la guerre en Syrie en 2011, Israël a effectué de nombreux raids aériens contre des cibles dans ce pays, notamment contre le Hezbollah. L'Etat hébreu confirme rarement ces opérations militaires.

Déclenché en 2011 par la répression de manifestations pacifiques par le régime du président Bachar al-Assad, le conflit en Syrie s'est complexifié au fil des ans avec l'implication de pays étrangers et de groupes jihadistes, sur un territoire de plus en plus morcelé.

Il a fait plus de 350.000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.

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