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Syrie: les combats font plus de 50 morts dans les deux camps à Idleb

Les combats dans la région d'Idleb, frontalière de la Turquie, que le régime tente de reprendre à des jihadistes et groupes rebelles avec le soutien de Moscou, ont fait au moins 51 morts dans les deux camps mardi, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Une partie de la province d'Idleb (nord-ouest) et des secteurs adjacents des provinces d’Alep et Lattaquié restent dominés par les jihadistes de Hayat Tahrir al-Cham (HTS, ex-branche syrienne d'Al-Qaïda). Des groupes rebelles pro-turcs y sont aussi présents.

Soutenues par l'aviation russe, les forces du régime ont repris ces derniers jours plusieurs localités, poursuivant leur offensive au sol lancée le 8 août, après quatre mois de bombardements quasi quotidiens.

Depuis mercredi dernier, ces forces du régime ont repris la ville clé de Khan Cheikhoun, et plusieurs localités à Hama, au sud, y encerclant un poste d'observation de l'armée turque.

Elles ont massé samedi des renforts à Khan Cheikhoun et visent désormais la région de Maaret al-Noomane, plus au nord, selon l'OSDH. Ces deux villes sont situées sur une autoroute reliant la capitale Damas à la grande ville du nord, Alep, toutes deux tenues par le pouvoir de Bachar al-Assad.

Mardi, combattants rebelles et jihadistes ont attaqué des positions loyalistes dans le sud de la région, a indiqué l'OSDH.

"Des affrontements violents ont éclaté à l'est de Khan Cheikhoun à l'aube après des attaques menées par des groupes jihadistes et rebelles sur des positions du régime", a précisé le directeur de l'ONG, Rami Abdel Rahmane.

L'attaque a été menée par les combattants de deux groupes jihadistes, a-t-il ajouté.

Les combats ont tué 23 combattants prorégime et 20 dans l'autre camp dont 13 jihadistes, selon l'OSDH.

De même source, huit rebelles ont en outre été tués dans le sud-ouest du bastion, alors qu'ils cherchaient à s'infiltrer près de positions du régime à proximité de l'aéroport militaire d'Abou Douhour.

Lundi, des raids aériens du régime et de la Russie ont tué 12 civils dans la région, a-t-on ajouté de même source.

Cette offensive intervient malgré un accord sur une "zone démilitarisée", dévoilé en septembre 2018 par la Russie et la Turquie, parrain de groupes rebelles, pour séparer les zones gouvernementales des territoires jihadistes et insurgés.

La situation devait figurer à l'agenda des entretiens des présidents turc et russe à Moscou mardi.

Depuis fin avril, les bombardements du pouvoir et de l'allié russe ont tué environ 900 civils dans la région d'Idleb, selon l'OSDH. Et plus de 400.000 personnes ont été déplacées, d'après l'ONU.

Déclenchée en 2011 par la répression par le pouvoir de manifestations prodémocratie, la guerre en Syrie a fait plus de 370.000 morts.

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