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Syrie: manifestation dans les territoires kurdes en solidarité avec Öcalan

Des milliers de personnes ont manifesté vendredi à Qamichli, ville dominée par les Kurdes dans le nord-est de la Syrie, pour marquer le 20e anniversaire de l'arrestation du leader kurde Abdullah Öcalan, détenu en Turquie voisine.

Sous un ciel gris, hommes et femmes de tout âge emmitouflés dans leurs anoraks ont battu le pavé, faisant le V de la victoire, brandissant des drapeaux jaunes frappés du portrait de cette figure de la rébellion kurde, sous le regard de curieux installés aux balcons.

Considéré comme un ennemi public par la Turquie, M. Öcalan reste une figure de proue non seulement pour la rébellion kurde dans ce pays, mais aussi pour les mouvements kurdes ailleurs dans la région, notamment en Syrie, malgré un isolement quasi total dans l'île-prison d'Imrali, non loin d'Istanbul.

"Ils ont mis en prison notre leader sans raison, et aucun pays n'a élevé la voix", déplore Turkiya, manifestante kurde de 60 ans à Qamichli.

"Personne ne dit que ce peuple est oppressé et agressé, personne n'a cherché à le faire libérer pour que nous puissions vivre en paix comme tous les peuples du monde", ajoute-t-elle.

Au terme d'une longue cavale, M. Öcalan, chef du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) avait été localisé au Kenya et capturé par les services secrets turcs le 15 février 1999, avant d'être ramené en Turquie et emprisonné.

Il avait été rapidement jugé et condamné à mort la même année, mais sa peine a été commuée en détention à perpétuité lors de la suppression de la peine de mort en 2002.

"Cette manifestation aujourd'hui au Rojava (territoires semi autonomes kurdes en Syrie) a pour message une nouvelle fois de dire que notre leader a des idées humanistes, et que nous le soutenons", indique Chahouz Hassan, co-président du Parti de l'Union démocratique (PYD).

La Turquie voit d'un mauvais oeil l'autonomie de facto acquise par les Kurdes de Syrie juste à sa frontière, craignant qu'elle ne galvanise les velléités indépendantistes de la communauté sur son propre territoire.

Ankara menace régulièrement de lancer une offensive en Syrie contre la milice kurde des Unités de protection du Peuple (YPG), classée organisation "terroriste" par Ankara, mais qui est une alliée des Etats-Unis dans la lutte contre les jihadistes du groupe Etat islamique.

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