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Syrie: les Etats-Unis ont mené des frappes ciblées avec le soutien de la France et du Royaume-Uni

Le président américain Donald Trump avait annoncé vendredi une opération militaire en cours contre la Syrie, menée avec la France et le Royaume Uni pour punir le régime de Bachar al-Assad, qu'il accuse d'une attaque à l'arme chimique.

Les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni ont déclenché dans la nuit de vendredi à samedi des frappes concertées en Syrie contre le régime de Bachar al-Assad. 


Les forces engagées

L'état-major français a confié la mission de bombardement à plusieurs chasseurs Rafale, selon une vidéo diffusée par l'Elysée et la ministre des Armées Florence Parly. Londres a utilisé quatre avions de chasse Tornado GR4 de la Royal Air Force, équipés de missiles Storm Shadow.

Les Etats-Unis ont tiré des "types de munitions divers", dont des missiles de croisière Tomahawk. D'après Fox News, des bombardiers à long rayon d'action B-1 ont aussi été engagés.

Le ministre américain de la défense Jim Mattis a précisé que les forces américaines avaient employé deux fois plus de munitions que pour la frappe américaine d'avril 2017 sur la base militaire d'Al-Chaayrate, près de Homs.

La défense anti-aérienne syrienne est entrée en action, mais aucune perte humaine n'a été à déplorer côté américain, selon le Pentagone.


Les cibles visées

Les Britanniques ont indiqué avoir frappé un complexe militaire (une ancienne base de missiles) à 24 kilomètres à l'ouest de Homs, "où le régime est supposé conserver des armes chimiques". Le président français Emmanuel Macron a souligné que les frappes françaises étaient "circonscrites aux capacités du régime syrien permettant la production et l'emploi d'armes chimiques".

Selon le général Joe Dunford, chef d'état-major américain, les forces occidentales ont visé trois cibles liées au programme d'armement chimique syrien, l'une près de Damas et les deux autres dans la région de Homs, dans le centre de la Syrie.


Les réactions belges

Le Premier ministre Charles Michel a indiqué comprendre l'action militaire conjointe des Etats-Unis, de la France et de la Grande-Bretagne en Syrie, en réaction à l'usage présumé d'armes chimiques par le régime syrien samedi dernier sur Douma, a-t-il indiqué samedi sur Twitter. "Il faut désormais se concentrer sur les négociations politiques afin d'éviter toute escalade", a-t-il ajouté.

Le Premier ministre a par ailleurs rappelé que la Belgique "condamne fermement" l'usage d'armes chimiques. Dans une réaction également publiée sur Twitter, le ministre des Affaires étrangères Didier Reynders a ajouté que ces attaques chimiques sur des civils constituent "une atrocité et une violation flagrante des conventions internationales". Il "comprend" que les partenaires américains, français et britanniques "devaient répondre". "Il est maintenant crucial de mettre en place des mécanismes pour empêcher ceci à l'avenir et relancer le dialogue", a-t-il précisé. 


Eviter de toucher les forces russes

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), des centres de recherche scientifique, "plusieurs bases militaires" et des locaux de la garde républicaine à Damas et ses environs ont été pris pour cibles.

La télévision d'Etat syrienne a rapporté des "informations" selon lesquelles un "centre de recherches" dans le quartier de Barzé, dans le nord-est de Damas, avait été visé.

Les alliés ont, selon le Pentagone, pris soin d'éviter de toucher les forces russes, massivement présentes dans le pays.

La télévision d'Etat syrienne a affirmé que des missiles avaient été "interceptés" à Homs.

Une "agression barbare et brutale"

Le régime syrien a dénoncé samedi une "agression barbare et brutale" des Occidentaux, a rapporté l'agence officielle Sana. Ces frappes visent à "entraver" une mission de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), qui devait entamer samedi son enquête à Douma sur une attaque chimique présumée, selon Sana.

"L'agression (...) a pour principal objectif d'entraver le travail de l'équipe, devancer ses conclusions, et faire pression sur la mission dans une tentative visant à dissimuler les mensonges et les fabrications", des Occidentaux, selon Sana.

L'attaque chimique présumée à Douma, dernier bastion rebelle aux portes de la capitale, a fait plus de 40 morts, selon des secouristes.

Le régime et son allié russe avaient nié toute responsabilité, dénonçant des "fabrications" des rebelles.

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