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Syrie: un jihadiste allemand arrêté par les forces anti-EI (épouses)

Un jihadiste allemand ayant rallié le groupe Etat islamique (EI) a été arrêté jeudi dans l'est de la Syrie par les Forces démocratiques syriennes (FDS), soutenues par Washington, alors qu'il tentait de fuir l'ultime réduit de l'organisation extrémiste, ont indiqué ses deux épouses.

L'Allemand Martin Lemke, âgé de 28 ans, aurait été informaticien au sein du groupe jihadiste, ont assuré à l'AFP deux de ses épouses elles aussi allemandes, Léonora et Sabina, disant qu'il n'a jamais combattu.

Mais selon des informations de la presse allemande, M. Lemke aurait notamment fait partie de la Hisba, la police religieuse de l'EI, avant de rejoindre les "Amniyat", les redoutables services des "renseignements" des jihadistes.

Originaire de la région de Saxe, il serait arrivé en novembre 2014 en Syrie, selon la même source.

Ses deux épouses ont parlé à une équipe de l'AFP dans une zone sous contrôle des combattants antijihadistes des FDS près du village de Baghouz. Elles venaient de sortir des derniers réduits de l'EI dans la province de Deir Ezzor, cible d'une offensive des FDS soutenue par Washington.

"On s'est rendu ensemble" aux FDS, a indiqué à l'AFP Léonora, 19 ans, tenant dans ses bras son nouveau-né de deux semaines.

La deuxième épouse, Sabina âgée de 34 ans, a dit s'être enfuie avec "son mari".

- "Il est sorti avec moi" -

"Mon mari est ici, il est sorti avec moi", a affirmé Sabina. "Il ne peut pas se battre, il est malade", ajoute la femme qui vient d'accoucher il y a quelques semaines.

Les femmes non syriennes ayant rallié l'EI sont généralement interrogées par les FDS, et maintenues sous leur surveillance dans les camps de déplacés.

Soutenus par la coalition internationale emmenée par Washington, les combattants kurdes et arabes des FDS ont conquis la majeure partie du réduit de l'EI, à la faveur d'une offensive lancée en septembre.

Depuis plusieurs semaines, des milliers de personnes, des civils, des familles de l'EI, ou encore des combattants, fuient les hostilités dans la dernière poche tenue par les jihadistes, poussés dans leurs derniers retranchements.

Les commandants des FDS sur le terrain refusent de se prononcer sur l'identité des jihadistes présumés qui sont interpellés alors qu'ils tentent de fuir le secteur en se fondant dans la masse de civils.

Selon les informations de la presse allemande, M. Lemke aurait eu des contacts réguliers avec l'ancien porte-parole de l'EI, Abou Mohammed al-Adnani.

Léonora a dit qu'elle était âgée de 15 ans quand elle a débarquée en Syrie en mars 2015 avec une amie. C'est dans le pays en guerre qu'elle a rencontré son mari.

Elle assure avoir principalement vécu à Raqa, l'ex-"capitale" de facto de l'EI dans le nord syrien.

Les forces kurdes maintiennent en détention des centaines de jihadistes étrangers. Ce dossier est un véritable casse-tête pour ces forces, qui refusent de les juger et réclament leur renvoi dans leur pays d'origine. Mais les pays occidentaux sont réticents.

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