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Taux d'homicides volontaires très élevés à St-Martin et en Guadeloupe

Le taux moyen d'homicides volontaires à Saint-Martin et en Guadeloupe est nettement supérieur, pour la période 2014-2016, aux taux hexagonaux, avec des meurtres commis majoritairement par arme à feu, révèle mercredi l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP).

Selon des données médico-légales issues de l’Institut médico-légal des Antilles au CHU de Point-à-Pitre, portant sur des décès suspects intervenus dans l'archipel de Guadeloupe et dans l'île de Saint-Martin, entre 2014 et 2016, le taux moyen d'homicides volontaires pour ces deux territoires s'établit à 8,2 pour 100.000 habitants, contre 4,5 à Paris, 3,8 en Corse, 2,9 dans les Bouches-du-Rhône, et 1,7 en Seine-Saint-Denis.

Près de la moitié des communes en Guadeloupe et à Saint-Martin ont eu à connaître au moins un homicide intentionnel entre 2014 et 2016, note l'étude, qui évoque "un phénomène relativement dispersé sur le territoire". Mais "les cinq communes qui ont enregistré les taux les plus élevés sont situées à Saint-Martin, notamment à Quartier d’Orléans (est)".

"Dans 48% des cas, l'homicide intentionnel est commis au moyen d’une arme à feu, ce qui constitue le moyen du meurtre le plus fréquent", ajoute l'étude. Un peu moins d'un tiers (30%) des homicides ont été commis par arme blanche.

En septembre, lors de sa venue sur l'île après le passage de l'ouragan Irma qui a dévasté les habitations et l'économie, et entraîné des pillages, Emmanuel Macron avait estimé qu'il n'était "pas normal" qu'il y ait "autant d'armes en circulation" sur Saint-Martin, souhaitant "désarmer" l'île antillaise. "Il y a un problème endémique dans l'île, qui préexiste à la crise, ce sont les armes", avait-il déclaré.

"Je souhaite qu'au bénéfice de cette crise, on puisse désarmer l'île. Il n'est pas normal que dans une île comme celle-ci, il y ait autant d'armes en circulation", a-t-il ajouté.

Les meurtres résultent d’une rixe pour 25% d’entre eux ou d’un règlement de compte pour 25% également. Les homicides commis à l'occasion ou à la suite d'un vol représentent 12% des cas.

Dans 80% des cas, la victime est un homme, le plus souvent jeune (entre 16 et 30 ans), et "8 fois sur 10, la victime est de nationalité française et réside en Guadeloupe".

L'IML relève également dans ses données que 55% des victimes décédées sont tatouées, ce qui peut représenter "une marque d'appartenance à des organisations criminelles ou à certaines communautés".

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