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Tempête Ida: le dérèglement climatique pointé du doigt, Biden en Louisiane

Le dérèglement climatique, responsable du chaos à New York? Des responsables américains réclament vendredi une lutte acharnée contre le réchauffement qui aurait provoqué les inondations dévastatrices de mercredi soir et la mort de 47 personnes dans la mégapole et sa région.

Trente-six heures après ce phénomène météo aussi soudain qu'historique à New York, le président Joe Biden est arrivé en Louisiane (sud), premier Etat à avoir été frappé dimanche par l'ouragan Ida.

"Les choses changent de manière drastique en matière d'environnement. Nous avons déjà franchi certains seuils", a dit le président lors d'une réunion avec des responsables locaux à LaPlace, en Louisiane, où il se déplace vendredi pour quelques heures afin d'évaluer les dégâts.

"Nous ne pouvons pas reconstruire les routes, les autoroutes, les ponts, quoi que ce soit, comme c'était avant", et il faut "reconstruire en mieux" a-t-il dit, reprenant l'un de ses arguments récurrents.

Joe Biden a lancé de gigantesques programmes d'investissement, dont la facture totale avoisine 5.000 milliards de dollars et qui sont en partie censés répondre à l'urgence climatique. Le Congrès américain doit les examiner cet automne.

Les ouragans et tempêtes sont un phénomène récurrent aux Etats-Unis. Mais le réchauffement de la surface des océans contribue à rendre les tempêtes plus puissantes, notamment dans les villes côtières comme New York, alertent des scientifiques.

Le maire de la mégapole économique et culturelle, Bill de Blasio, en fin de mandat, a lui aussi dénoncé le dérèglement climatique: "cette tempête doit nous réveiller. C'est un nouveau défi (...) par rapport à l'époque où l'on associait les inondations aux zones côtières", a-t-il expliqué vendredi sur la télévision MSNBC, faisant allusion à l'ouragan Sandy en octobre 2012.

L'édile a vanté un plan d'investissement décennal dans les infrastructures à hauteur de "20 milliards de dollars", alors que les systèmes de transport - rail, routes, ponts - et les logements de la mégapole sont parfois en piteux état.

- "Pas surpris" -

Il ne faut pas être surpris !", a fustigé Jonathan Bowles, directeur du cercle de réflexion Center for an Urban Future. "La ville semble s'effondrer à chaque grosse tempête. Les infrastructures datent pour la plupart du 20e siècle", a pointé l'expert auprès de l'AFP.

Le gigantesque réseau de métro, totalement paralysé mercredi soir et encore perturbé vendredi, a vu des stations totalement inondées, avec des torrents d’eau se déversant dans les escaliers vers les quais.

Fait nouveau, en pleine ville, avec les pluies torrentielles qu'a apportées Ida, "l'eau s'est accumulée si vite que les gens ont été pris au piège dans leur propre sous-sol", a déploré M. de Blasio.

De fait, la police new-yorkaise a dénombré 13 morts, la plupart noyées dans leur sous-sol, des logements rudimentaires accessibles par quelques marches depuis le trottoir, au pied d'immeubles de Manhattan, Queens ou Brooklyn.

Au total, selon un bilan en constante évolution, au moins 47 personnes ont trouvé la mort à New York et aux alentours, dont la moitié dans le New Jersey voisin. L'immense majorité des gens sont morts noyés chez eux, dans ou à proximité de leur voiture.

"Mon mari a dû se réveiller vers quatre heures du matin, juste pour voir le niveau d'eau et où ça en était. J'étais terrifiée par ça", a raconté à l'AFP Jeannsie Silva Barrios, devant son sous-sol totalement englouti, à Mamaroneck, banlieue plutôt huppée au nord de Manhattan et du Bronx.

La Maison Blanche a déclaré l'état d'urgence dans les Etats de New York et du New Jersey, ordonnant aux agences fédérales d'"identifier, mobiliser et fournir à discrétion les équipements et les ressources nécessaires".

Rétrogradé en cyclone post-tropical au moment de sa course dévastatrice sur New York et sa région, Ida a depuis foncé jeudi soir au-dessus de la Nouvelle-Angleterre. Une tornade a frappé la très touristique presqu'île de Cape Cod, dans le Massachusetts.

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