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Thaïlande: suspendu, le Premier ministre fixé sur son sort vendredi

Le Premier ministre thaïlandais Prayut Chan-O-Cha, suspendu depuis le 24 août dans l'attente de savoir s'il peut ou non rester au pouvoir, sera fixé sur son sort vendredi par la Cour constitutionnelle.

La Cour dira si le dirigeant, approuvé par le roi le 24 août 2014 à la suite d'un coup d'Etat, a été rattrapé par la limite fixée par la Constitution de 2017.

L'article 158 limite à huit années la durée du mandat du Premier ministre. Mais elle ne précise pas le point de départ du calcul, laissant un vide juridique dont Prayut Chan-O-Cha essaye de profiter.

Les soutiens de l'ancien général, âgé de 68 ans, avancent deux interprétations favorables pour que le dirigeant de 68 ans se maintienne dans ses fonctions.

Une première lecture prend comme moment déclencheur 2017, soit l'entrée en vigueur de l'actuelle Constitution. Une autre 2019, année d'élections controversées qui ont légitimé son pouvoir.

Ces méthodes lui permettraient de rester jusqu'en 2025 ou 2027, si tant est qu'il conserve son poste lors du scrutin prévu au début de l'année prochaine.

Ses opposants, qui ont lancé en août la démarche pour saisir la Cour, plaident pour la rétroactivité de la Constitution et estiment donc que l'ancien général a atteint la limite en août.

- De "fortes chances" qu'il soit confirmé -

L'adjoint de Prayut, Prawit Wongsuwan, a pris le relais en tant que Premier ministre par intérim, tandis que Prayut a continué à occuper le poste de ministre de la Défense.

Napisa Waitoolkiat, politologue à l'université de Naresuan (centre), s'attend à ce que la Cour confirme le Premier ministre.

"Il y a vraiment de fortes chances qu'il survive", a-t-elle déclaré à l'AFP.

Mais l'épisode de sa suspension lui a fait "perdre la face", ce qui lui sera très préjudiciable, selon la culture thaïlandaise.

Prayut a été pris pour cible lors des grands rassemblements pro-démocratie dirigés par la jeunesse qui ont éclaté à Bangkok en 2020 pour demander sa démission et une réforme de la société.

"Je pense qu'il y aura des protestations dans la rue et des manifestations à Bangkok contre la décision", si celle-ci est favorable à Prayut, estime la politologue.

Trois groupes de jeunes protestataires ont déjà annoncé des rassemblements.

Le porte-parole adjoint de la police nationale, Kissana Phathanacharoen, a déclaré que des agents seraient déployés pour assurer la sécurité près du tribunal et dans le centre de Bangkok.

En novembre, la Thaïlande accueillera les dirigeants mondiaux lors du sommet de l'APEC à Bangkok et la décision de la Cour lèvera toute incertitude quant à la personne qui les accueillera.

L'annonce est prévue à 15H00 locales (08H00 GMT).

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