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Theresa May en Chine pour renforcer "l'âge d'or" bilatéral avant le Brexit

La Première ministre britannique Theresa May a appelé mercredi à Pékin à conforter "l'âge d'or" des relations entre Chine et Royaume-Uni, à l'heure où Londres entend renforcer ses liens commerciaux en vue de l'après-Brexit.

"C'est la bonne période pour (...) réfléchir à la manière de renforcer +l'âge d'or+ et le partenariat stratégique" entre Pékin et Londres, a affirmé Mme May lors d'un entretien avec son homologue chinois Li Keqiang.

"Je pense que tant de choses peuvent être faites dans le domaine commercial", s'est-elle enthousiasmée, lors d'une réception sous les ors du Palais du peuple.

L'enjeu est crucial pour Theresa May, qui entreprend ce voyage en Chine accompagnée d'une imposante délégation d'entreprises, à l'heure où la sortie de l'Union européenne (UE) fait les gros titres au Royaume-Uni.

La Chambre des Lords, chambre haute du parlement britannique, a entamé mardi l'examen du projet de loi de retrait de l'UE, objet d'âpres débats ; et le gouvernement May est embarrassé par la publication dans les médias d'un rapport interne détaillant les répercussions économiques négatives du Brexit.

Or, dans le contexte d'une sortie de l'union douanière européenne, la Chine, deuxième économie mondiale et principale puissance marchande du globe au coude-à-coude avec les Etats-Unis, s'imposerait comme un partenaire commercial crucial pour la Grande-Bretagne.

"Je crois que ce printemps précoce pourra apporter de nouveaux fruits (pour la relation sino-britannique) qui feront briller davantage +l'âge d'or+ de nos liens bilatéraux", a commenté Li Keqiang en recevant Theresa May.

Cette formule "d'âge d'or" sino-britannique était née après la première visite d'Etat du président Xi Jinping au Royaume-Uni en 2015.

- Hong Kong en question -

Mme May a entamé son séjour mercredi par la grande ville industrielle de Wuhan (centre) avant de gagner la capitale chinoise, où elle s'entretiendra jeudi avec le président Xi Jinping. Elle terminera sa visite vendredi dans la métropole de Shanghai (est).

La Première ministre est accompagnée de son mari Philip May et de représentants de quelque 50 entreprises et organisations: selon son cabinet, il s'agit de la plus grande délégation jamais envoyée à l'étranger pour une visite officielle sous son administration.

Le secrétaire d'Etat britannique au Commerce international Liam Fox avait notamment préparé le terrain lors d'un récent voyage à Pékin, destiné à discuter de l'accès au marché chinois des exportations britanniques, notamment des services financiers, un secteur clé.

Outre les dossiers commerciaux, Theresa May devrait également discuter à Pékin du changement climatique ou de la Corée du Nord. Mais elle se trouvait aussi sous pression pour aborder d'épineuses questions politiques, comme les droits de l'homme en Chine ou la dégradation de l'environnement politique à Hong Kong.

Hong Kong, une ex-colonie britannique rétrocédée à la Chine en 1997 mais restée largement autonome, fait face "à des menaces croissantes sur les libertés fondamentales, les droits de l'homme et son autonomie", selon Chris Patten, dernier gouverneur britannique du territoire, dans un courrier adressé à Downing Street avant le départ de Mme May pour Pékin.

- 'Parler franchement' -

De même, l'association de défense des droits de l'homme Human Rights Watch a appelé la Première ministre britannique à "se montrer dure avec la Chine" sur la question des droits et des dissidents maltraités par le régime communiste.

Certes, Theresa May avait assuré plus tôt cette semaine: "La profondeur de notre relation bilatérale signifie que nous pouvons parler franchement de tous les sujets". Mais sans cacher que le commerce restait l'objet principal du voyage. "Le Royaume-Uni et la Chine ne s'accordent pas toujours parfaitement sur tout, mais en tant que partenaires promouvant le libre-échange, nous pouvons travailler ensemble" pour conforter "nos économies respectives", a-t-elle indiqué dans une tribune au Financial Times.

Autre sujet sensible: la Chine espère obtenir l'appui du Royaume-Uni à son initiative des "Nouvelles routes de la soie", un colossal projet d'investissements dans les infrastructures, notamment en Asie, en Afrique, au Moyen-Orient et en Europe.

Mais, à l'instar de plusieurs pays européens, Londres s'est montré jusqu'ici très réservé sur cette initiative, perçue comme une façon d'étendre l'influence chinoise. Le porte-parole de Mme May a jugé l'idée prometteuse, mais tout en estimant "vital" qu'elle "respecte les normes internationales".

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