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Top 14: Galthié-Cotter, essais transformés

Fabien Galthié à Toulon et Vern Cotter à Montpellier, les deux stars du mercato des managers 2017, ont désormais mis la patte sur leurs équipes, qui s'affrontent samedi à Marseille pour le choc de la 24e journée de Top 14.

. Cotter, mission responsabilisation accomplie

Résultats probants, responsabilisation des joueurs, style de jeu pragmatique: Vern Cotter, avec son air faussement farouche, draine dans son sillage toute une équipe et apaise même le club de Montpellier, décrié, moins d'un an après son intronisation.

L'équipe de l'ancien entraîneur de Clermont (2006-14) et sélectionneur de l'Écosse (2014-17) tient presque sa qualification directe pour les demi-finales, avec dix points d'avance sur Toulouse (3e) à trois journées de la fin.

"Il n'y pas de greffe Cotter, mais une grosse envie des joueurs de faire quelque chose. On a encore rien fait. On est premiers mais cela compte pour rien, c'est anecdotique", relativise le Néo-zélandais.

Cotter a réussi à assurer une succession en douceur de l'entraîneur sud-africain Jake White (décembre 2014-17). Réputé pour prôner un jeu de mouvement chatoyant, il n'a pas renié le style austère de son prédécesseur, le faisant évoluer au fil du temps. "On ne fait pas de grands discours", explique-t-il, prônant "les choses simples et bien faites".

A l'inverse de White, replié sur un effectif restreint, il ouvre le groupe et l'élargit aux jeunes.

Le troisième entraîneur de l'ère du président Mohed Altrad (le premier était... Galthié) rompt les habitudes par son management. "Beaucoup de choses ont changé: le professionnalisme, la rigueur, la gestion du groupe et la bonne humeur. Il sait nous récompenser ou nous sanctionner quand il le faut. Tout est justifié et fonctionne bien. C'est pro jusqu'au bout", relève l'arrière ou ailier Benjamin Fall.

Un autre international, le 3e ligne Kélian Galletier, met l'accent sur la place accordée aux joueurs. "On peut croire en le voyant qu'il peut être dur, directif, autoritaire, mais ce n'est pas du tout le cas. C'est plutôt un style néo-zélandais qui responsabilise beaucoup les joueurs. Il est performant dans son management, qui est sa plus-value", apprécie l'un des leaders du MHR.

. Galthié "se construit"

"On est les rois du bonus défensif. On préférerait gagner moche que de perdre comme ça", peste Galthié, battu sur des riens au Munster comme au Racing. Pourtant, l'ancien international français a lui aussi pas à pas insufflé son jeu en mouvement à son équipe.

"On a mis du temps à construire, explique le manager du RCT, il y a eu beaucoup de changements, je trouve que depuis quelques temps on progresse, on sent une équipe, il y a plus de maîtrise offensive et défensive, avec toujours les fulgurances. C'est assez dense ce que l'on propose. C'est solide."

La greffe a été plus longue à prendre à Toulon, mais le RCT propose des séquences virevoltantes. Si Mourad Boudjellal est allé chercher Galthié, "c'est pour que mon équipe joue comme ça, dit le président à l'AFP. Elle commence à intégrer ce jeu".

"Et si on avait été un peu plus réaliste par moments, on serait même dithyrambique sur Galthié", ajoute le patron toulonnais. Maintenant, il n'y a plus droit à l'erreur. "C'est pas compliqué: la prochaine fois qu'on morfle on est éliminé", prévient Boudjellal.

Galthié a aussi appris à gérer ce genre de sorties médiatiques de son président. "Il a pris la mesure du poste, dit +Mourad+. Les défaites et les divisions, ça construit, Galthié se construit, il se révolte. Ce n'est pas la guerre bien sûr, mais il a compris que le RCT était un espace de discussions, de négociations". Et où on attend un titre depuis 2015, accessoirement.

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