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Echauffourées à Toulouse: 18 interpellations, couvre-feu pour mineurs à l'étude

Échauffourées entre jeunes et policiers, voitures incendiées, 18 interpellations: le quartier sensible du Mirail à Toulouse a connu une deuxième nuit de violences et un couvre-feu pour mineurs dans plusieurs quartiers était mardi à l'étude.

Ce brusque accès de violences intervient après la mort, probablement par suicide, d'un détenu originaire du Mirail et l'interpellation d'une femme en burqa, qui sera jugée en mai pour "rébellion, outrage et menaces de mort sur personne dépositaire de l'autorité publique".

"De nouveaux incidents ont eu lieu dans le quartier du Mirail entraînant la destruction par incendie de plusieurs véhicules et poubelles. Les forces de l'ordre ont été prises à partie tout au long de la nuit (de lundi à mardi) et ont procédé à 18 interpellations pour des faits de violences, de destruction de bien par incendie et d'outrage", selon la préfecture.

Selon une source policière, les policiers présents dans le quartier de la Reynerie ont notamment essuyé des jets de projectiles et des tirs de mortier. 24 véhicules et de nombreux conteneurs poubelles y ont été incendiés, selon une source policière.

"Vers 21h30, on a entendu que ça a +pété+, on a vu des voitures qui brûlaient, les jeunes sont arrivés, les flics ont tiré des grenades", a indiqué à l'AFP Jessica, 21 ans, une habitante de Bellefontaine.

Sur les 18 personnes interpellées, 6 sont mineurs. Mardi, la garde à vue a été prolongée pour 16 d'entre eux, dont 4 mineurs, selon le parquet de Toulouse. Tous sont des hommes, le plus âgé a 34 ans. Les auditions et confrontations se sont poursuivies mardi. Un ou deux pourraient être jugés en comparution immédiate dès mercredi. La grande majorité des autres le sera jeudi et vendredi.

Mardi soir, la Ville a indiqué qu'elle étudiait avec la préfecture "les conditions juridiques pour établir un arrêté de couvre-feu qui viserait les personnes mineures dans le périmètre des quartiers où ont lieu les violences urbaines" dans le Grand Mirail.

"C'est une question posée sur la table et conditionnée à la tournure des événements ce (mardi) soir", ont précisé les services du maire LR, Jean-Luc Moudenc.

- "Le calme doit revenir!" -

"J'appelle les familles à prendre toutes les précautions vis-à-vis de leurs enfants. Ils ne doivent pas risquer de se retrouver ce (mardi) soir au milieu de heurts qui pourraient survenir. Le calme doit revenir!", a insisté M. Moudenc dans un tweet en début de soirée.

Dimanche, de premières échauffourées avaient opposé une centaine de jeunes aux forces de l'ordre à la Reynerie et à Bellefontaine, des quartiers du Grand Mirail classés en zone de sécurité prioritaire (ZSP). Avec une population d'environ 40.000 habitants, le Grand Mirail est en proie à de nombreux trafics de drogue et des règlements de comptes.

Les violences sont survenues à la suite d'une rumeur selon laquelle des gardiens de la prison de Seysses, au sud de Toulouse, auraient été à l'origine du décès samedi d'un détenu, originaire du quartier. Cet homme de 37 ans était en quartier disciplinaire après avoir agressé un surveillant.

Il venait d'être renvoyé devant la cour d'assises de l'Ain pour des faits criminels, selon le parquet. Mardi après-midi, comme la veille, des détenus de Seysses ont refusé pendant quelques heures de réintégrer leur cellule, selon l'administration pénitentiaire.

Une enquête judiciaire a été ouverte pour "recherche des causes de la mort" par le parquet de Toulouse, qui a souligné que l'autopsie avait confirmé que les causes du décès du détenu "sont compatibles avec une mort par pendaison".

Selon la police, la tension dans le quartier était encore montée dimanche après-midi après le contrôle d'une femme en burqa refusant de se soumettre aux vérifications de la police. Mardi, à l'issue de sa garde à vue, cette femme de 38 ans, qui n'avait aucune mention sur son casier judiciaire, s'est vu signifier sa convocation devant la justice le 17 mai.

Une réunion s'est par ailleurs tenue mardi après-midi à la Reynerie, un quartier du Mirail, entre les représentants de la municipalité et des associations de quartier afin de "remettre du dialogue" et "rassurer des riverains très inquiets qui se sentent pris en otages", selon la mairie.

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