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Tour d'Italie: les organisateurs en Israël ne craignent pas de boycott

Les organisateurs de la partie israélienne du prochain tour d'Italie cycliste (Giro), dont trois étapes auront lieu début mai en Israël, ont affirmé dimanche ne pas craindre de boycott de la compétition.

"Nous sommes heureux de dire que, pour le moment, il y a une participation totale de toutes les équipes, et nous n'anticipons aucun problème avec cette question" du boycott, a dit Daniel Benaim, responsable de "Giro d'Italie, le grand départ en Israël", lors d'une conférence de presse à Tel-Aviv.

Sylvan Adams, homme d'affaires canadien installé en Israël et président honoraire de cette opération, s'est lui aussi réjoui de la présence "des meilleurs cyclistes du monde pour le deuxième tour le plus important" après le Tour de France.

Le mouvement BDS (Boycott, désinvestissement et sanctions) mène une campagne mondiale contre Israël dans les domaines économique, artistique et sportif dans l'optique de mettre fin à l'occupation des Territoires palestiniens, jugée illégale par la communauté internationale.

Le gouvernement israélien combat farouchement tout ce qui ressemble à une entreprise de boycott, qu'il assimile à une menace stratégique et dénonce comme une remise en cause de la légitimité de l'Etat d'Israël.

Selon les organisateurs, le montant total des investissements pour organiser le premier départ d'un grand Tour cycliste hors d'Europe va s'établir à 120 millions de shekels (27 M EUR).

Vingt-deux équipes sont engagées pour la 101e édition du Tour d'Italie, prévue du 4 au 27 mai.

La première étape sera courue sous la forme d'un contre-la-montre individuel à Jérusalem, avant deux autres étapes en Israël.

Afin de ne pas froisser les sensibilités politiques, le tracé du Giro évite soigneusement les Territoires palestiniens occupés par Israël en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.

Une vive polémique avait toutefois éclaté en fin d'année à propos de l’appellation "Jérusalem-Ouest" utilisée par les organisateurs lors de la présentation de la course à Milan.

Sous la pression d'Israël, cette mention a été retirée, suscitant l'indignation des Palestiniens.

Cette appellation est rejetée avec force par Israël qui avait menacé les organisateurs de rompre leur partenariat.

Les autorités israéliennes estiment que cette formulation implique une coupure de Jérusalem entre "Ouest" et "Est" alors que, pour elles, la ville a été "réunifiée" avec l'annexion de Jérusalem-Est en 1967.

Cette annexion n'a pas été reconnue par la communauté internationale.

Les Palestiniens veulent faire de la partie orientale de la ville la capitale de l'Etat auquel ils aspirent.

Le Giro 2018, coïncidant avec le 70e anniversaire de la création d'Israël, s'annonce comme l'un des plus grands évènements sportifs jamais accueillis par ce pays.

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