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Traque au Canada: la police pense avoir retrouvé les corps des fugitifs

La police canadienne a annoncé mercredi avoir découvert dans le nord du Manitoba les corps de deux hommes et s'est dite persuadée qu'il s'agissait des jeunes fugitifs traqués depuis plus de deux semaines pour un triple meurtre dans l'ouest du Canada.

Mercredi en milieu de matinée, les enquêteurs qui fouillaient la zone inhospitalière autour de la bourgade de Gillam ont trouvé les corps de deux hommes, à 8 km de l'endroit où le véhicule utilisé par les deux suspects avait été retrouvé, calciné, le 22 juillet.

"Nous sommes confiants que ces corps sont ceux des deux suspects recherchés en lien avec les homicides survenus en Colombie-Britannique" (ouest) le mois dernier, a déclaré Jane MacLatchy, porte-parole de la police, lors d'une conférence de presse.

"Une autopsie sera pratiquée à Winnipeg pour confirmer leurs identités et déterminer la cause de la mort", a-t-elle ajouté.

L'autopsie sera pratiquée jeudi, a ensuite précisé à la presse le ministre de la Sécurité publique, Ralph Goodale.

Peu avant, M. Goodale avait semblé lever le peu de doute restant sur l'identité des deux victimes en tweetant: "La chasse à l'homme dans le Manitoba est terminée".

La veille, les enquêteurs avaient annoncé avoir retrouvé dans la zone de Gillam, épicentre des recherches depuis le 23 juillet, "plusieurs objets directement liés" aux deux suspects, Kam McLeod et Bryer Schmegelsky.

La découverte des corps des deux fugitifs, si elle est confirmée par l'autopsie, mettra fin à une longue chasse à l'homme qui a tenu en haleine tout le Canada, et qui s'est terminée dans la région très inhospitalière du nord du Manitoba (centre), une zone marécageuse infestée d'animaux sauvages et d'insectes piqueurs.

De l'avis de tous les experts, les deux adolescents, même s'ils étaient adeptes de survivalisme selon leurs proches, avaient peu de chances de tenir très longtemps dans un environnement aussi hostile. D'autant qu'ils étaient recherchés par des dizaines de policiers aidés de chiens, de drones, d'hélicoptères, et même de deux avions de l'armée équipés de caméras thermiques.

- "Mission suicide" -

Kam McLeod, 19 ans, et son ami d'enfance Bryer Schmegelsky, qui aurait eu 19 ans en début de semaine selon la presse, étaient arrivés dans la région de Gillam, située à plus de 1.000 km au nord de Winnipeg, la capitale du Manitoba, au terme d'une cavale en voiture de plus de 3.000 km à partir de la Colombie-Britannique.

"C'est l'équivalent d'un voyage entre Londres et Moscou", a souligné en fin d'après-midi lors d'un point-presse le commissaire-adjoint Kevin Hackett, porte-parole de la Gendarmerie royale du Canada de Colombie-Britannique chargée de l'enquête sur les trois homicides.

Les deux adolescents ont été formellement accusés du meurtre sans préméditation d'un professeur de botanique de 64 ans, Leonard Dyck, qui enseignait en Colombie-Britannique. Son corps avait été retrouvé le 19 juillet.

Ils sont également soupçonnés d'avoir tué un Australien de 23 ans, Lucas Fowler, et son amie américaine Chynna Deese, 24 ans, là aussi pour une raison inconnue. Leurs corps avaient été retrouvés le 15 juillet le long d'une route dans le nord de la Colombie-Britannique.

Interrogés par la presse sur les mobiles possibles de ces trois meurtres, M. Hackett a reconnu ne pas avoir la réponse.

"Il va être extrêmement difficile d'établir avec certitude le mobile. Evidemment, nous n'aurons pas la possibilité d'interroger les deux suspects", a-t-il déclaré, espérant que des éléments matériels retrouvés dans le Manitoba pourraient aider à comprendre leur geste.

Le porte-parole a par ailleurs révélé que la Toyota Rav 4 à bord duquel les deux adolescents ont traversé l'ouest du Canada jusqu'au Manitoba, appartenait à Leonard Dyck, l'enseignant qu'ils sont accusés d'avoir tué.

La personnalité des deux adolescents avait été longuement disséquée par les médias canadiens et internationaux qui ont couvert cette traque hors du commun.

Dans une interview, le père de Bryer Schmegelsky avait affirmé que son fils, qui ne s'est jamais remis du divorce de ses parents, était "en mission suicide" et risquait de mettre sa vie en danger.

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