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Trois ans après la disparition de Tiphaine Véron: un mystère, et désormais un regard

Trois ans exactement après sa disparition au Japon, jamais élucidée, Tiphaine Véron regarde les habitants de Poitiers dans les yeux, contre l'oubli, avec une fresque géante de son regard réalisée par un graffeur sur un mur de la ville et inaugurée jeudi par ses proches.

La fresque de 15 mètres de long sur 5 mètres de haut, en dominante noir et blanc avec des parties colorées, a été peinte bénévolement par le graffeur poitevin Rebeb sur un mur proche de la gare, mis à disposition par la SNCF, avec le soutien de la mairie de Poitiers.

"Un mur sur un passage obligé vers de nombreux axes de Poitiers, qui donne à Tiphaine une visibilité énorme", a expliqué à l'AFP Sybille Véron, sa soeur. Un "mur permanent", en vue d'une fresque pérenne, "car il aurait été dommage que le portrait disparaisse, dans le cas d'un mur +d'expression libre+", a précisé Damien Véron, frère aîné.

"L'idée de reproduire son regard nous a de suite charmés, mais là on voit vraiment le regard de Tiphaine, c’est assez troublant", convient-il.

"Trois ans, ça a été long, mais on n'oublie pas Tiphaine. Elle est là, et le portrait apparaît à un moment important où le combat va redémarrer. C'est le début de tout", a-t-il ajouté, en référence à une commission rogatoire qui va être adressée au Japon en vue de réaliser de nouvelles investigations.

La famille de Tiphaine Véron déplore en effet que l'hypothèse criminelle n'ait "jamais été véritablement explorée" par les enquêteurs.

Tiphaine, auxiliaire de vie scolaire de 36 ans, qui souffrait d'épilepsie, a disparu le 29 juillet 2018, deux jours après son arrivée au Japon en vacances. Elle s'est volatilisée sans laisser de trace à Nikko, paisible cité touristique au nord de Tokyo, entourée de collines et de bois aux sanctuaires réputés. A son hôtel, les enquêteurs ont retrouvé passeport, valise et un programme de visites minutieusement préparé, rendant peu probable un suicide ou une disparition volontaire.

Samedi, Emmanuel Macron en visite au Japon a évoqué l'affaire avec le Premier ministre japonais Yoshihide Suga. Il a, selon l'Elysée, demandé "toute la coopération des autorités exécutives et judiciaires japonaises".

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