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Trudeau dévoile son gouvernement, un militant écologiste nommé à l'Environnement avant la COP26

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau, qui a dévoilé mardi la composition de son nouveau gouvernement à quelques jours de l'ouverture du sommet de la COP26 sur le climat, a choisi de nommer un militant écologiste à la tête du ministère de l'Environnement.

Cycliste aguerri et ancien responsable de Greenpeace, Steven Guilbeault a dédié une grande partie de sa carrière aux enjeux environnementaux avant d'être élu en 2019 et d'immédiatement se voir nommer ministre du Patrimoine.

Justin Trudeau, réélu en septembre pour la troisième fois mais sans parvenir à obtenir de majorité au Parlement canadien, est parfois critiqué pour son bilan environnemental. Il l'a notamment été après avoir nationalisé en 2018 un oléoduc dans l'ouest du pays.

Le Canada est le quatrième producteur de pétrole en importance au monde et l'économie de certaines provinces, en particulier l'Alberta, est largement basée sur les énergies fossiles.

"Il faut s'assurer que l'industrie pétrolière et gazière arrête d'augmenter ses émissions et commencent à les réduire", a affirmé le Premier ministre Trudeau en conférence de presse, ajoutant que le Canada "sera là" pour aider les travailleurs à trouver "de nouvelles façons de faire, de nouveaux emplois et de nouvelles carrières".

En avril, Justin Trudeau a fixé les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre entre 40% à 45% d'ici 2030 par rapport au niveau de 2005, une cible inférieure à celles des États-Unis et de l'Union européenne.

- "Figure de proue" -

Cofondateur d'Equiterre, la plus grande organisation environnementale du Québec, Steven Guilbeault a été directeur régional et responsable de campagne chez Greenpeace ainsi que conseiller stratégique au sein d'un fonds canadien dédié au développement des technologies propres.

Le site du Premier ministre le décrit comme "une figure de proue" de la lutte contre la crise climatique.

Son engagement en matière d'environnement a commencé dès l'âge de 5 ans lorsqu'il a "grimpé dans un arbre pour le protéger des promoteurs immobiliers qui s'apprêtaient à (le) raser", selon sa biographie officielle, qui précise que le nouveau ministre de l'Environnement a aussi "escaladé la Tour CN à Toronto pour que le Canada ratifie le protocole de Kyoto".

En conférence de presse après sa prestation de serment, le principal intéressé a affirmé que son gouvernement ferait tout ce qui est "en (son) pouvoir" pour faire du Canada "un des meilleurs pays au monde" dans la lutte contre le changement climatique et la protection de la biodiversité.

"Nous avons pris des engagements ambitieux lors de la dernière plateforme, qui a été saluée par un ensemble d'experts d'un bout à l'autre du pays dont plusieurs collaborateurs du GIEC", a affirmé M. Guilbeault, rappelant notamment la promesse des libéraux d'imposer un plafond des émissions pour les entreprises pétrolières et gazières et de mettre fin aux subventions dans ce secteur.

"Steven Guilbeault connait le dossier, les acteurs clés et comprend l'importance ultime des enjeux environnementaux", a réagi auprès de l'AFP le responsable de la campagne Energie-Climat chez Greenpeace, Patrick Bonin.

- Nouveaux visages -

Avec ce militant écologiste, Justin Trudeau a composé un nouveau cabinet comprenant 38 ministres, avec autant de femmes que d'hommes, et plusieurs nouveaux visages.

Parmi les autres nominations marquantes, le Premier ministre libéral -- qui avait annoncé le mois dernier la reprise des travaux parlementaires pour le 22 novembre -- a promu Mélanie Joly au poste de ministre des Affaires étrangères en remplacement de l'astronaute Marc Garneau, qui quitte le cabinet. Elle était auparavant à la tête du ministère du Développement économique et des Langues officielles.

L'ancienne ministre de l'Approvisionnement Anita Anand, notamment en charge de la livraison de vaccins contre le Covid-19 au Canada, devient pour sa part ministre de la Défense nationale. Elle est la deuxième femme à occuper ce poste, au moment où des hauts gradés font l'objet d'accusations d'agressions sexuelles.

Fin septembre, le Premier ministre avait déjà confirmé la nomination de Chrystia Freeland comme ministre des Finances et vice-Première ministre du Canada, un rôle qu'elle occupait avant les dernières élections.

Plus tôt ce mois-ci, Justin Trudeau a fait savoir que les priorités de son gouvernement seraient la lutte contre le Covid-19, contre le réchauffement climatique, faire avancer la réconciliation avec les autochtones et mettre en place un réseau national de garderies d'enfants.

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