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Trump confirme une vaste expulsion de migrants sans-papiers ce week-end

"Ils sont venus illégalement, nous les renvoyons légalement. C'est très simple": Donald Trump a confirmé vendredi qu'une vaste opération d'expulsion de migrants sans-papiers allait débuter ce week-end.

"Ce n'est pas quelque chose que j'aime faire, mais des gens sont venus illégalement dans notre pays", a-t-il déclaré à des journalistes depuis les jardins de la Maison Blanche.

Le président américain, qui a fait de la lutte contre l'immigration clandestine l'un de ses principaux chevaux de bataille, a affirmé être "dans l'obligation" de procéder à ces expulsions.

"Des millions de personnes font la queue pour devenir des citoyens de ce pays", a-t-il développé. "Ils ont passé des tests, étudié, appris l'anglais, attendu sept, huit, neuf ans (...) Ce n'est pas juste qu'il suffise à quelqu'un de franchir la frontière pour obtenir la citoyenneté (américaine)".

Cette vague d'arrestations et d'expulsions avait été annoncée le 21 juin par le milliardaire républicain, puis reportée de deux semaines afin de laisser le temps au Congrès de trouver un compromis sur les mesures de sécurité à la frontière avec le Mexique.

Le New York Times avait rapporté jeudi que des raids policiers contre des clandestins devaient commencer dimanche dans une dizaine de villes du pays et qu'environ 2.000 familles étaient concernées dans un premier temps.

- Ne pas ouvrir la porte -

L'opposition démocrate a dénoncé cette opération d'envergure, qui menace selon elle des gens installés depuis longtemps aux Etats-Unis, où ils ont fondé des familles.

"Cette action brutale va terroriser les enfants et déchirer les familles", dont beaucoup sont de "statut mixte", avec un parent sans-papiers et des enfants nés Américains, a pointé jeudi la présidente démocrate de la Chambre des représentants Nancy Pelosi.

Les personnes en situation illégale sont invitées par les organisations de défense des droits humains à ne pas ouvrir leur porte aux agents de la police de l'immigration.

Selon le New York Times, les clandestins visés sont entrés récemment aux Etats-Unis. Leurs dossiers de régularisation ont été déposés fin 2018 et ils ont reçu leur avis d'expulsion en février.

Ces avis peuvent être émis par des tribunaux rejetant une demande d'asile ou statuant sur des délits mineurs, lorsque les clandestins ne se sont pas rendus à l'audience, de peur d'être arrêtés.

Plusieurs associations ont introduit jeudi un recours devant un tribunal de New York pour annuler les ordres d'expulsion et demander à ce que les clandestins arrêtés soient entendus par un juge de l'immigration devant statuer sur leur sort.

- "L'excellent travail" du Mexique -

Les Etats-Unis sont confrontés depuis plus d'un an à une crise migratoire à leur frontière avec le Mexique, franchie chaque mois par des milliers de Centraméricains fuyant la violence et la misère dans leur pays.

Le nombre de clandestins arrêtés au mois de juin --plus de 100.000-- a baissé de 28% par rapport à mai, mais la situation à la frontière reste "critique", a indiqué cette semaine le ministère de la Sécurité intérieure.

Ce dernier est sous le feu des critiques depuis la publication d'un rapport ministériel pointant une "surpopulation dangereuse" dans de nombreux centres accueillant des migrants clandestins au Texas.

Afin de tarir le flot des arrivées, Washington a fait pression sur le Mexique pour qu"il renforce notamment la surveillance de sa frontière sud avec le Guatemala, passage principal pour les migrants venus d'Amérique centrale.

"Le Mexique a accompli un excellent travail jusqu'ici", a jugé vendredi Donald Trump. Le nombre d'arrestations, prévoit-il, devrait "continuer à descendre".

Le président américain recevra lundi son homologue guatémaltèque Jimmy Morales afin de parler immigration, a annoncé vendredi la Maison Blanche.

Le Guatemala est avec le Salvador et le Honduras l'un des pays d'où viennent depuis quelques années la plupart des migrants venant demander l'asile aux Etats-Unis.

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