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Trump gracie un conservateur polémiste très anti-démocrate

Donald Trump a annoncé jeudi gracier Dinesh D'Souza, un chroniqueur et réalisateur conservateur très critique de l'ex-président Obama, qui avait été condamné pour infraction aux lois sur le financement électoral.

"Je vais accorder une grâce totale à Dinesh D'Souza aujourd'hui. Il a été traité de façon très injuste par l'Etat", a tweeté le président américain.

M. D'Souza avait plaidé coupable en 2014 d'avoir fait verser, par deux associés utilisés comme hommes de paille, 20.000 dollars à une candidate républicaine au Sénat américain en 2012. Wendy Long se présentait pour l'Etat de New York.

La limite légale, de la part d'un particulier, était à l'époque de 5.000 dollars. Le réalisateur avait ensuite remboursé ses associés.

Il avait été condamné à 30.000 dollars d'amende et à cinq ans de mise à l'épreuve, dont huit mois dans un centre de liberté surveillée. Les procureurs avaient réclamé une peine de prison ferme, de 10 à 16 mois.

La condamnation avait été annoncée par le procureur de Manhattan, Preet Bharara, qui par la suite a été limogé par Donald Trump.

Dans un récent tweet qui a suscité une vive indignation, Dinesh D'Souza s'était moqué d'élèves rescapés d'une tuerie dans leur lycée en Floride, après que le Sénat de cet Etat eut rejeté une proposition de loi visant à interdire les fusils d'assaut.

Dinesh D'Souza, très apprécié de certains cercles conservateurs, est notamment l'auteur du livre "The roots of Obama's rage" ("les racines de la rage d'Obama") sorti en 2010, et le réalisateur du film "2016: Obama's America", documentaire férocement anti-Obama sorti en 2012, basé sur son livre.

Dinesh D'Souza a ensuite réalisé "L'Amérique d'Hillary". Ce documentaire, noté 1,7/10 par les quelque 80.000 critiques du site Rotten Tomatoes, a remporté en 2017 le titre de "pire film" aux Razzies, les anti-Oscars. M. D'Souza a lui été primé comme pire acteur et pire réalisateur.

Le droit de grâce est un pouvoir régalien conféré au président américain qui, selon la Constitution, peut soit annuler une condamnation rendue par la justice fédérale, soit commuer la peine d'un condamné, c'est-à-dire en raccourcir la durée.

M. Trump en a fait notamment usage l'an dernier au bénéfice de l'ancien shérif Joe Arpaio, condamné pour ses méthodes policières discriminatoires envers les immigrés clandestins.

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