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Trump vient défier les rebelles Californiens sur le mur et l'immigration

Donald Trump se rend mardi en Californie, Etat qui mène la résistance à son programme anti-immigration, où il défiera ce bastion progressiste en allant admirer les prototypes du mur qu'il a promis de construire à la frontière mexicaine.

C'est le premier déplacement en Californie pour le président américain depuis son élection et il choisit un moment où la tension est particulièrement élevée entre son administration républicaine et l'Etat le plus peuplé du pays, à majorité démocrate.

"Nous espérons que ce sera un voyage incroyablement positif", a assuré vendredi Sarah Sanders, porte-parole de la Maison Blanche.

Le président doit atterrir sur la base militaire de Miramar à San Diego puis aller voir les prototypes du mur qu'il veut faire ériger à la frontière avec le Mexique pour freiner l'immigration clandestine.

Le magnat de l'immobilier doit aussi rencontrer "des membres des cinq branches de l'armée", a encore noté Mme Sanders.

Le président devrait achever sa visite par une soirée de levée de fonds à Beverly Hills, à laquelle doivent participer de très gros donateurs, afin de remplir les caisses de sa campagne de réélection pour 2020.

Le gouvernement local et les habitants du "Golden State", en grande partie des hispaniques, affrontent l'administration Trump dans la rue et dans les tribunaux sur divers sujets: immigration, environnement, marijuana, réglementation des armes à feu, droits des femmes, entre autres.

Le face-à-face entre la Californie et l'administration Trump est encore monté d'un cran cette semaine quand le ministère de la Justice a porté plainte contre Sacramento pour forcer cet Etat qui s'est proclamé "sanctuaire" pour les sans-papiers, à coopérer avec la police fédérale de l'immigration.

- Financements pour Trump 2020 -

"Les juridictions sanctuaires sont les meilleures amies des trafiquants, des gangs, des dealers de drogue, des trafiquants d'êtres humains, des tueurs et d'autres délinquants violents", a déclaré samedi Donald Trump dans son allocution hebdomadaire aux Américains. Il y accuse également l'Etat de Californie de servir de refuge à de "dangereux criminels".

Ce déplacement fait partie d'un "effort concerté pour repousser les actions des progressistes californiens sur l'immigration", considère Julian Zelizer, professeur d'histoire et de politique à l'université Princeton.

De nombreuses manifestations sont à prévoir mais "le président aime les affrontements", a-t-il observé, interrogé par l'AFP.

"Il essaie de rallier les troupes républicaines de Californie pour les élections (parlementaires) de 2018 puis la présidentielle de 2020. Il sait que dès que le scrutin de mi-mandat sera fini, la campagne de réélection va démarrer", a souligné M. Zelizer.

"La Californie est un endroit où il y a de l'argent" et le président a eu du succès avec des personnalités comme Peter Thiel, l'un des plus célèbres entrepreneurs de la Silicon Valley, mais aussi dans le Comté d'Orange, a argumenté l'universitaire.

D'après le Los Angeles Times, les tickets les plus prestigieux pourraient aller aux donations atteignant jusqu'à 250.000 dollars, pour assister à une table ronde, un dîner et une séance de pose avec le président.

D'après la presse américaine, aucun président américain depuis Franklin Delano Roosevelt (1933-1945) n'avait mis autant de temps avant de rendre visite au Golden State.

"Il s'est focalisé jusqu'alors sur les régions républicaines. Ce n'est pas quelqu'un qui aspire à voir le pays tout entier, à sentir le pouls de la nation, alors la Californie n'était pas en haut de sa liste", a fait valoir M. Zelizer.

Les associations de défense des immigrés comme Alliance San Diego étaient sur le pied de guerre. "Nous allons tenir une conférence de presse lundi à 11H00 (19H00 GMT) et une manifestation à 17H00 pour donner le ton de la visite de Trump le lendemain", a indiqué à l'AFP Andrea Guerrero, directrice de cette organisation.

D'après elle, les événements et manifestations pourraient se prolonger après le départ du président.

Des partisans du magnat de l'immobilier ont également prévu de se mobiliser.

Jeff Schwilk, fondateur de l'association des habitants de San Diego "pour la sécurité des frontières", a dit au Los Angeles Times prévoir une manifestation de soutien au président pendant qu'il ira voir les prototypes du mur.

Signe que la bataille fait rage, la puissante association de défense des droits civiques ACLU a déposé une nouvelle plainte en nom collectif vendredi à San Diego contre l'administration Trump pour dénoncer "sa pratique de séparer de force les demandeurs d'asile politique de leurs jeunes enfants".

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