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Turquie: des activistes appellent à libérer le mécène Kavala

Un collectif d'activistes turcs au coeur de grandes manifestations antigouvernementales en 2013 a appelé lundi à libérer l'homme d'affaires et philanthrope Osman Kavala, qualifiant les accusations qui le visent d'"irrationnelles" et "illégitimes".

"Cet acte d'accusation irrationnel et illégitime doit être immédiatement retiré", a déclaré la porte-parole du collectif Solidarité Taksim, Mücella Yapici, lors d'une conférence de presse lundi à Istanbul. Les personnes poursuivies "doivent être immédiatement relâchées", a-t-elle ajouté.

Incarcéré depuis plus d'un an, M. Kavala, un mécène respecté dans les cercles intellectuels en Turquie et à l'étranger, notamment en France, est accusé avec 15 autres personnes de "tentative de renversement du gouvernement" pour son soutien aux manifestations de 2013.

Ces manifestations, connues sous le nom de "mouvement de Gezi", ont ébranlé les bases du pouvoir du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, depuis devenu président.

Les manifestations de Gezi ont débuté en mai 2013 avec l'opposition d'un petit noyau de militants écologistes contre un projet visant à détruire le parc de Taksim Gezi à Istanbul avant de se transformer en mouvement de contestation plus global contre M. Erdogan.

Constitué d'architectes, de médecins et d'ingénieurs, le collectif Solidarité Taksim était au coeur de ces manifestations.

Ces dernières ont été brutalement réprimées et des poursuites ont été engagées. En 2015, un tribunal a acquitté 26 personnes impliquées dans le mouvement, pour la plupart des membres du collectif Solidarité Taksim.

M. Erdogan et son gouvernement présentent le mouvement de Gezi comme une "tentative de putsch" financée par des puissances hostiles à la Turquie, une narration qui est revenue sur le devant de la scène ces derniers mois à l'approche d'élections municipales fin mars.

"Nous rejetons vos vains efforts visant à salir la résistance de Gezi !", a lancé Mme Yapici. "Nous ne vous laisserons pas changer la perception de la résistance de Gezi en la présentant comme une initiative associée au crime, au terrorisme et aux coups d'Etat".

La Turquie est régulièrement critiquée par ses alliés occidentaux, qui s'inquiètent de la dégradation de l'Etat de droit, notamment depuis une tentative de putsch en 2016 suivie de purges massives.

Le procès de M. Kavala et des 15 autres prévenus s'ouvrira le 24 juin.

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