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Turquie: reprise du procès du pasteur américain Andrew Brunson

Le procès du pasteur américain Andrew Brunson, détenu en Turquie depuis octobre 2016 sous l'accusation d'activités "terroristes" dans une affaire qui a alimenté les tensions entre Washington et Ankara, a repris mercredi dans l'ouest du pays.

"Nous nous attendons à sa libération", a déclaré à la presse son avocat, Cem Halavurt, en arrivant au tribunal d'Aliaga, dans la province d'Izmir où se tient l'audience.

Me Halavurt a indiqué à l'AFP qu'il demanderait la libération de son client "comme à chaque fois". "Nous avons des attentes en ce sens, c'est en tout cas ce que le droit exige".

Lors de la précédente audience, en mai, le pasteur avait été maintenu en détention préventive, le tribunal invoquant un "risque de fuite".

La femme du pasteur, Norine Brunson, assiste à l'audience, selon une correspondante de l'AFP sur place. Trois nouveaux témoins doivent être entendus mercredi.

"Résoudre au plus vite ce cas (...) serait bénéfique pour tout le monde", a déclaré à la presse devant le tribunal Philip Kosnett, chargé d'affaires américain à Ankara.

Selon M. Kosnett, le cas du pasteur Brunson a été évoqué lors d'un entretien téléphonique lundi entre les présidents turc Recep Tayyip Erdogan et américain Donald Trump.

"Les deux présidents se sont engagés à rebâtir la relation (américano-turque) et nous avons beaucoup de travail à faire pour concrétiser cet engagement", a-t-il ajouté.

Lors de l'audience de mai, M. Brunson, qui dirigeait avant son arrestation une petite église protestante à Izmir, avait fermement démenti avoir aidé des groupes "terroristes", face à des témoins à charge.

Les autorités turques l'accusent d'avoir agi pour le compte du réseau du prédicateur Fethullah Gülen auquel Ankara impute le putsch manqué de juillet 2016, mais aussi pour le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Ces deux organisations sont considérées comme terroristes par la Turquie.

Installé en Turquie depuis une vingtaine d'années, Brunson est aussi accusé d'espionnage à des fins politiques ou militaires.

Il risque jusqu'à 35 ans de prison dans ce procès qui s'est ouvert le 16 avril.

Cette affaire a contribué à tendre les relations entre Washington et Ankara, déjà houleuses en raison de nombreux différends, notamment au sujet du soutien américain à une milice kurde syrienne et le refus américain d'extrader M. Gülen, installé aux Etats-Unis.

En septembre, M. Erdogan avait ainsi évoqué l'idée d'échanger le pasteur Brunson contre le prédicateur Gülen, une hypothèse balayée par Washington.

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