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Un mort et deux blessés dans une fusillade dans un bar PMU à Toulouse

Un homme de 35 ans a été tué et deux autres ont été blessés par balle dont un grièvement, lors d'une fusillade lundi dans un petit bar PMU d'un quartier populaire de Toulouse, a-t-on appris auprès du parquet et des pompiers.

Deux hommes à moto, dont un muni d'une arme de poing, ont ouvert le feu vers 17H00 sur la terrasse du bar "Le Papus", où se trouvaient des clients, et ont poursuivi l'une des trois victimes à l'intérieur de l'établissement situé dans le quartier populaire du même nom, a-t-on indiqué au parquet de Toulouse.

Les auteurs ont ensuite pris la fuite, a ajouté la même source, selon laquelle un homme a été abattu sur place et deux autres ont été hospitalisés dont l'un dans un état grave.

Le SRPJ de Toulouse a été saisi pour assassinat et tentative d'assassinat. Toutes les pistes sont explorées, y compris celle liée à un règlement de comptes dans le milieu du trafic de drogue, indique-t-on de source proche de l'enquête.

Sur place, un périmètre de sécurité a été mis en place par la police autour du bar, un bâtiment d'un étage dont les quelques tables en plastique à l'extérieur étaient restées quasiment intactes une heure après les coups de feu, a constaté un journaliste de l'AFP.

Plusieurs policiers du SRPJ relevaient les impacts de balles et scrutaient le sol à la recherche de douilles, en présence d'une magistrate du parquet.

Interrogée par l'AFP, une habitante a déclaré: "Ca fait 40 ans que j'habite ici et je n'avais jamais vu ça".

"C'est triste, c'était quelqu'un du quartier, on a grandi ensemble", a déclaré un autre habitant en parlant de la victime décédée. "Il habitait La Faourette, c'était quelqu'un de carré, il se trouvait au mauvais endroit au mauvais moment", a-t-il ajouté. "Il vivait avec sa mère, c'était quelqu'un de bien", a ajouté un autre témoin, alors que les passants se réunissaient autour du bar.

- "Ici, on n'est pas à Marseille" -

"Je connais très bien ses frères", a renchéri un autre habitant d'une trentaine d'années. Lui et ses frères "ne baignent pas dans ce milieu-là (de la drogue, NDLR). Ce n'est pas une question de quartier, de territoire, ici on n'est pas à Marseille on est à Toulouse", a-t-il fustigé.

Ce bar PMU se situe à côté de la salle de boxe du champion Sofiane Oumiha, récemment inaugurée, et à quelques dizaines de mètres d'un jardin d'enfants et d'une école primaire, au milieu de bâtiments de quatre étages du quartier populaire du Papus.

Une mère de famille a qualifié cette fusillade d'"inadmissible", "à l'heure où les enfants sortent" de l'école. "Mon fils n'était pas allé (à la salle de boxe) aujourd'hui mais il ira demain, a-t-elle ajouté les larmes aux yeux.

Il y a deux ans, des habitants du Papus avaient lancé une pétition pour "des réponses concrètes" pour ce quartier construit dans les années 60 "où il fait bon vivre", dénonçant "incivilités", "suspicion de trafics illicites" et "désert commercial", notamment. Elle avait été signée par une cinquantaine de personnes.

Le quartier en cours de réhabilitation se trouve à proximité de la cité sensible de Bagatelle, en périphérie du grand ensemble du Mirail où trente policiers de la PSQ (police de sécurité du quotidien) ont été récemment déployés sur fond de trafic de stupéfiants.

"Face à ce déferlement de violence, délinquance et trafics doivent être combattus sans relâche, avec des moyens adéquats, en particulier la nouvelle #PoliceSécuritéQuotidien", a déclaré sur Twitter le maire LR de Toulouse, Jean-Luc Moudenc.

Plusieurs quartiers populaires toulousains, dont celui du Mirail, ont été par le passé le théâtre de règlements de comptes mortels sur fond de trafic de drogue. En juillet 2017, un homme avait été tué et sept autres blessés dans une fusillade perpétrée par un individu dissimulé sous une burka et utilisant une poussette pour cacher son arme.

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