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Un policier frappe une manifestante maîtrisée par ses collègues: la vidéo de la scène choque en Russie

Le ministère russe de l'Intérieur a ouvert une enquête lundi face à l'émoi que suscite une vidéo montrant une femme violemment frappée à l'estomac par un policier au cours d'une manifestation à Moscou dans un contexte de durcissement de la répression contre l'opposition.

La vidéo, vue par plus de 360.000 personnes, montre une jeune femme traînée par quatre policiers au visage masqué et portant un casque antiémeute, l'un d'eux la frappant au ventre sans raison apparente. Les images ont provoqué l'indignation dans les médias et sur les réseaux sociaux.


Interrogée par le média en ligne Mediazona, la jeune femme, Daria Sosnovskaïa, 26 ans, a expliqué avoir été interpellée pour avoir protesté contre l'arrestation d'un handicapé par la police.

"Des policiers ont commencé à courir vers moi, je ne savais pas qui ils étaient", témoigne-t-elle en racontant comment elle a été frappée. "C'était extrêmement désagréable. J'ai immédiatement eu des crampes partout, je ne pouvais plus respirer. Les côtes, le foie se sont contractés".

Elle explique avoir été ensuite emmenée en compagnie d'autres personnes arrêtées dans un poste de police, où elle n'a pas eu d'accès à un avocat pendant plusieurs heures avant d'être relâchée après s'être vu remettre un procès-verbal.

Le ministère de l'Intérieur a annoncé l'ouverture d'une enquête interne, promettant que "les coupables devront faire face à leurs responsabilités".

Un avocat de l'ONG de défense des droits humains Agora avait proposé sur Twitter une récompense de 100.000 roubles (1.350 euros) pour identifier le policier en cause.

L'opposition russe a organisé ces dernières semaines plusieurs manifestations d'ampleur à Moscou pour exiger d'autoriser ses candidats à participer aux élections locales du 8 septembre.

Plus importante à être organisée en Russie depuis le retour au Kremlin de Vladimir Poutine en 2012, la manifestation de samedi, qui avait été autorisée, a rassemblé près de 60.000 personnes. Elle a donné lieu à 256 interpellations dans la capitale.

Deux précédentes manifestations, non autorisées, avaient été sévèrement réprimées par la police, avec plus de mille arrestations et de nombreux témoignages de violences.

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